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Les Visas de l’ANI 2023 exposés à Paris

Liban, The deep play © Karine Pierre

Jusqu’au 31 mars, vous pouvez découvrir à la Galerie Signatures (Paris 11), la série lauréate 2023 des Visas de l’ANI, “The deep play” réalisée par la photographe photographe Karine Pierre. Son reportage nous plonge dans le quartier de Ghobeiry, au sud de Beyrouth, où règne la loi du plus fort. Au sein de cette exposition sont également projetés les travaux des deux photographes finalistes, Victorine Alisse et Alexis Vettoretti.


Type de fabrication : Tirages d’exposition jet d’encre sur papier Baryta Hahnemuhle.
Le laboratoire Picto aide les photographes professionnels pour la réalisation de leurs expositions, des tirages à l’accrochage, en passant par les finitions et l’encadrement.


The deep play

Au sud de Beyrouth, a deux pas du camp palestinien de Chatila, commence le quartier de Ghobeiry traversé par le marché de Sabra. Entre immeubles vétustes et magasins aux enseignes surannées, les habitants vivent dans un tumulte devenu ordinaire. Après trois années de crise économique, ce quartier très populaire de la capitale s’asphyxie chaque jour un peu plus. Ici pas de services publics, pas d’urbanisme, pas d’armée, l’Etat libanais est aux abonnés absents. Les habitants de Ghobeiry répondent a la loi du plus fort, et les plus forts ici ce sont les Chahrour. Abu Hassan Chahrour, que ses fidèles appellent aussi Ali, est le grand caïd du quartier. Bourru, imposant, il donne le tempo au quotidien de ce secteur a majorité chiite. Lui et sa clique possèdent des armes, disent assurer la sécurité des commerçants contre quelques billets, régentent toute sorte de trafics et quand la nuit tombe, organisent des combats de coqs. Depuis des années les Chahrour sont les incontournables du quartier, crains autant que respectes. Le parcours de la famille Chahrour a croisé celui de l’histoire violente du Liban, et la mort de son père et de ses frères marque encore Ali. Proche du mouvement Amal allie du Hezbollah, Ali est un chef comme en produit tant l’appareil milicien, habitué a considérer l’Etat comme un agglomérat de bastions a contrôler et sur lequel faire du profit. Cette mafia de quartier est le résultat d’un système, celui de la chefferie : là où l’Etat Libanais et son armée sont si faibles, la culture milicienne reprend ces droits. Ali, ses hommes et sa famille racontent la dureté de la société et de ses enclaves ou prospèrent les trafics de drogues et d’armes. Dans un pays bercé par la culture du “Zaim”, (le chef), depuis la fin de la guerre civile, ce milieu testostérone perpétue la tradition du sectarisme à la libanaise. L’histoire de ce quartier est aussi une histoire de débrouille, de survie, dans le Liban en crise. Une histoire d’abandon, de pauvreté, de sectarisme et d’inégalités. L’histoire finalement d’un Liban livre à lui-même, coutumier de ses maux.


• Date : Du 20 au 31 mars 2024
• Lieu : Galerie Signatures
70, rue Jean-Pierre Timbaud
75011 Paris
https://www.ani-asso.fr/