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Sarah Braeck et Alice Pallot exposées à Photo Climat

Les courants de lumière © Sarah Braeck

Dans le cadre de la seconde édition de la Biennale sociale et environnementale Photo Climat, la Maison des Arts de Créteil (94) présente “Champs submarins”, l’exposition collective du mentorat de Filles de la Photo, un programme de soutien dédié aux femmes photographes. Parmi elles, les deux photographes Sarah Braeck et Alice Pallot, respectivement lauréate et coup de cœur du jury, présentent deux séries complémentaires : “Les courants de lumière” et “Algues Maudites, a sea of tears”.


Type de fabrication : Impressions directes sur dos bleu.
Le laboratoire Picto aide les photographes professionnels pour la réalisation de leurs expositions, des tirages à l’accrochage, en passant par les finitions et l’encadrement.


Les Courants de lumière

Sarah Braeck explore la résilience du monde végétal dans le contexte du réchauffement climatique. Elle met ainsi en lumière les phénomènes naturels invisibles qui sont pourtant indispensables à la survie de multiples organismes vivants, comme la photosynthèse.
Sarah Braeck traduit des recherches scientifiques de manière poétique. Un conte biologique se déploie de la surface de la mer jusqu’aux abysses silencieuses des océans. Ces récits invitent le public à s’interroger sur les qualités insoupçonnées des algues brunes et à créer une connexion plus profonde avec leur environnement
Sa dernière série, Les Courants de lumière transpose les recherches de microbiologie marine de l’Institut Max Planck (Brême, DE) qui explorent la capacité des algues brunes à capter le carbone. Le Fucus vésiculeux se distingue grâce à une molécule récalcitrante, le Fucoïdan. Cela donne à cette algue la particularité de stocker le CO2 au fond des océans pendant des centaines à des milliers d’années constituant un puits de carbone à long terme. Ce processus contribue à atténuer l’effet de serre dans l’atmosphère.  L’exposition se termine par une série d’images rappelant le potentiel d’une pluralité d’algues brunes présentes dans de nombreux endroits du monde.
Sarah Braeck intervient sur des archives photographiques collectées auprès de chercheurs, sur internet ou provenant de sa production artistique. Braeck développe une technique mixte dévoilant le CO2 et le processus de photosynthèse par des jeux de lumière. Cela donne aux images une forme d’enchantement et de relief qui attisent la curiosité. Ses photographies révèlent l’étonnante diversité des mécanismes qui régissent les écosystèmes à une échelle minuscule, nous rappelant l’immensité du monde naturel.

La pratique artistique de Sarah Braeck mêle la photographie à divers médiums comme la peinture, le collage et l’encre conférant à ses images une esthétique artistique et onirique singulière. Attachée aux enjeux écologiques, elle travaille sur les ressources et la résilience du vivant végétal face au changement climatique, en collaboration avec des équipes scientifiques. À la manière de contes biologiques, elle transpose des recherches scientifiques en un voyage poétique. Le projet Les courants de lumière est présenté au Congrès international des algues, au festival PhotoSaintGermain et à la maison des sciences de Brême (Allemagne).

Les algues maudites © Alice Pallot

Algues Maudites, a sea of tears

En 2022, Alice Pallot est sélectionnée pour participer à la Résidence 1+2 (Toulouse, FR), un festival de résidences de création visant à faire dialoguer la photographie et les sciences. C’est dans ce cadre qu’elle développe la série Algues maudites, a sea of tears, qui s’intéresse aux algues toxiques qui prolifèrent depuis déjà plusieurs années en Bretagne, dans les eaux littorales ainsi que dans certains fleuves. Véritable problème environnemental et sanitaire, ces algues génèrent une pollution visuelle, olfactive, mais aussi toxique. Lorsqu’elles ne sont pas ramassées, elles forment des amas qui entrent en putréfaction © Alice Pallot 42 putréfaction, qui si manipulés ou piétinés, libèrent un gaz, l’hydrogène sulfuré (H2S). Alors hautement concentré, ce gaz devient nocif et mortel. La multiplication de ces algues, conséquence du réchauffement climatique et résultant en partie des déchets de l’agriculture intensive, contribue à créer des paysages morbides, sans vie organique et à l’aspect figé. Avec Algues maudites, a sea of tears, Alice Pallot réalise un documentaire sensible investi par la notion d’anticipation. En évoquant la toxicité réelle bien qu’imperceptible des algues et les milieux anoxiques, elle souhaite nous mettre face à l’imprévisibilité du monde de demain et au déclin de la biodiversité et de ses écosystèmes.

ALICE PALLOT (FR, 1995), vit et travaille entre Bruxelles et Paris (BE/FR). Elle étudie la photographie à L’ENSAV La Cambre (Bruxelles, BE), dont elle est diplômé en 2018. La même année, elle gagne le prix Roger De Conynck. Depuis, elle expose dans des institutions et galeries européennes. En 2022, elle participe à l’exposition collective .tiff au FOMU (Anvers, BE), en tant que lauréate. En 2023, elle représente la photographie européenne émergente au sein du réseau FUTURES, et présente son travail dans une exposition collective itinérante (Camera centro Italiano per la Fotografia (Turin), Copenhagen Photo Festival (Copenhagen), Fotofestiwal (Łodz)). Alice Pallot publie en parallèle les livres : Land (2016), Himero (2020) Suillus (2021, réed. 2022), Algues maudites a sea of tears, (2023 Area books) et co-fonde le collectif De Anima. Par le biais d’expéditions et de recherches, elle s’interroge sur les liens entre les sciences développées par l’être humain et son impact sur notre environnement naturel en constante mutation.


• Date : Du 20 septembre au 18 décembre 2023
• Lieu : Maison des Arts et de la Culture de Créteil
Pl. Salvador Allende
94000 Créteil
https://photoclimat.com/