Paolo Roversi n’est plus à présenter, ce portraitiste et photographe de mode italien baigne dans le révélateur depuis ses 18 ans. La photographie, qu’il a découvert au début de sa vie d’adulte, est bien plus qu’une passion, c’est pour lui, « une religion » qu’il sacralise au moment du tirage. Dans cet entretien, le photographe nous confie la relation essentielle qui l’unit à ses tireurs, qui deviennent les interprètes sensibles de ses images.

Paolo Roversi n’a que 18 ans lorsqu’il découvre la photographie à travers la chambre noire. Ses souvenirs résident dans les odeurs des produits chimiques émanants de ce laboratoire installé dans la cave de la maison familiale. La première fois qu’il réalise un tirage, il se fascine pour ce moment « magique » où l’image apparaît progressivement sur la surface du papier dans le bain de révélateur. C’est un « coup de foudre » pour ce jeune homme qui consacrera sa vie à la photographie.

Au fil des décennies, Paolo Roversi a travaillé avec un grand nombre de tireurs. Une collaboration qu’il qualifie d’essentielle : « Je donne beaucoup de liberté, je livre la partition et le tireur devient l’interprète. Il la joue comme il veut, je ne suis pas directif, j’aime que le tireur m’amène dans son univers.  »  Un travail en laboratoire qui a évolué face aux transformations des procédés technologiques, si Paolo Roversi a longtemps utilisé l’argentique et le Polaroid, il a découvert le numérique avec curiosité. Aujourd’hui, avec Christophe Batifoulier – tireur complice et ami du photographe – il se passionne pour le tirage au charbon en Piezography, pour son aspect très mat et ses noirs profonds.

Le 13 octobre 2020, Paolo Roversi remettra, au Palais Galliera, le 3e Prix Picto de la Photographie de Mode, baptisé Filippo Roversi, qui mettra en lumière l’originalité du savoir-faire technique mis en oeuvre par un photographe.

Chaque semaine, Picto vous donne rendez-vous donc pour découvrir deux entretiens exclusifs.