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Rencontres d’Arles 2023 : Juliette Agnel inaugure les cryptoportiques

© Juliette Agnel.
Série La main de l’enfant, 2023. Courtesy galerie Clémentine de la Féronnière, Paris.

JANVIER, compagnon de route de Juliette Agnel depuis de nombreuses années, et plus particulièrement son tireur Laurent Hutin, sont heureux d’accompagner l’exposition arlésienne cet été de la lauréate du Prix Niépce 2023. Sa série “La main de l’enfant”, réalisée aux Grottes d’Arcy est présentée dans un tout nouvel espace du festival des Rencontres d’Arles, les Cryptoportiques.


Type de fabrication : Impressions jet d’encre pigmentaire sur papier photo rag Ultrasmooth Hahnemühle 305g.
Le laboratoire JANVIER aide les photographes professionnels pour la réalisation de leurs expositions.


Juliette Agnel explore des paysages extrêmes, dont la beauté troublante suscite l’émerveillement et le sentiment de sublime. Ce projet a été réalisé dans les grottes préhistoriques d’Arcy-sur-Cure, qui furent habitées depuis le Paléolithique et hébergent des peintures pariétales datant d’il y a environ 28 000 ans.

Les Grottes d’Arcy sont des espaces vivants, en constante évolution, que ce soit sous l’effet de forces naturelles comme les cristallisations d’eau calcaire qui sculptent les sols et plafonds, ou par l’action humaine qui a laissée des traces de son passage, jusqu’à en modeler certaines cavités. Ce milieu anthropisé recèle un bestiaire et une série de mains négatives datant de la Préhistoire ainsi que des graffitis plus récents, du XVIe siècle à nos jours.

Les notions d’apparition et de changement imprègnent également les images de Juliette Agnel. Si la photographie est souvent considérée comme un art de l’écriture par la lumière, l’obscurité des cavernes y résiste. Or, dans ce travail, chaque image est unique, issue d’un instant de lumière qui interprète et immobilise les concrétions calcaires. L’artiste cherche à révéler les apparitions de ces formes en métamorphose, à témoigner de ce monde sous-terrain, traversé par des énergies telluriques, qui préserve l’énigme des origines de la vie sur Terre.

Dès les premiers temps, l’humanité a éprouvé le besoin de se figurer le monde qui l’entourait. Nous ne connaîtrons jamais l’exacte signification de ces dessins, mais nous partageons avec leurs autrices et auteurs ce désir de faire image, de la fixer dans l’espace et le temps. La Main de l’enfant, impression en négatif d’une main de petite taille pourrait être considérée comme l’un des premiers autoportraits existants. Cette trace nous interpelle depuis le passé, et nous évoque, par son caractère indiciel, les origines de la photographie.

Lieu de sépulture, de loisir, de méditation ou réserve écologique, la grotte devient un espace où les temps cohabitent et dialoguent.

« Un emboîtement de présents, de passés et de futurs qui tiennent toujours leurs propres profondeurs d’autres présents, passées et futurs, chaque époque portant, altérant et maintenant toutes les précédentes »1

Marta Ponsa

1. Achile Mbembe, De la post-colonie : essai sur l’imagination politique dans l’Afrique contemporaine, Ed. Karthala, 2000.

Découvrez la vidéo réalisée par les Rencontres d’Arles


• Date : Du 3 juillet au 24 septembre 2023
• Lieu : Cryptoportiques
4 Plan de la Cour
13200 Arles
https://www.rencontres-arles.com/
https://www.instagram.com/janvier_lab