Click "Enter" to submit the form.

La grande Expo du Salon de la Photo consacrée à Jean-Christophe Béchet

Arches USA 2016 © Jean-Christophe Béchet

Chaque année, le Salon de la Photo qui célèbre le huitième art à travers la technique et la culture, présente au public une grande exposition. Qu’elle soit personnelle, collective ou qu’elle réunisse les pièces d’une collection, c’est l’un des temps forts de l’événement qui se déroule à la Grande Halle de la Villette. Pour cette nouvelle édition, “Paysages Habités” nous plonge dans l’univers photographique pluriel de Jean-Christophe Béchet.


Type de fabrication : Tirages jet d’encre, collage, encadrement.
Le laboratoire Picto aide les photographes professionnels pour la réalisation de leurs expositions, des tirages à l’accrochage, en passant par les finitions et l’encadrement.


Consacrée à un ou plusieurs artistes photographes ou à une collection, la Grande Expo met en lumière à chaque édition une personnalité et ses créations. Cette exposition de plus de 100 œuvres est une occasion unique de découvrir ou revoir les principales œuvres d’un artiste autour d’un thème choisi.

Jean-Christophe Béchet, Paysages Habités

Cette année, le Salon de la Photo mettra à l’honneur les créations de Jean-Christophe Béchet à travers une exposition sur le sujet des « Paysages Habités ».

La ville de Marseille, lieu de naissance de Jean-Christophe Béchet fut le point de départ de sa passion pour la photographie urbaine. Un genre d’expression qui l’a amené depuis trente ans à capter des moments de vie d’abord en France puis dans divers pays du globe. Auteur d’une trentaine de livres, il a développé un style franc, poétique et contemplatif dans des images où la trace de l’homme est omniprésente, que ce soit dans les rues de Tokyo ou le désert du Nevada. Au hasard des rues, il pose son objectif en utilisant les personnages présents pour créer des scènes intimistes qui intriguent et questionnent. En partant du réel, il crée des microfictions que chacun peut interpréter à sa guise.

Je crois que la photographie est l’art de « jouer » avec le réel. Une photo n’est jamais un pur document, ou une « vérité objective », mais elle a toujours un rapport ontologique avec le réel, et c’est ce rapport, à la fois mystérieux et subjectif, qui donne à cet art son intérêt et sa spécificité. Dans mes images, je donne autant d’importance aux corps qu’aux décors, je crois à l’importance des lieux, des climats, de l’architecture. C’est pour cela que j’aime autant photographier au cœur de Tokyo que dans les déserts de haute montagne. Pour essayer de comprendre comment les hommes vivent. La géographie me passionne, les cartes, les montagnes, les routes, les sentiers, les plans d’une ville… Je suis un photographe-géographe.

Cette exposition de plus de 100 images retrace les étapes importantes de sa vie de photographe, de sa ville natale Marseille jusqu’à ses nombreux voyages en URSS, Japon, Afrique de l’Ouest, Etats-Unis, Cuba y compris la découverte des petites villes françaises avec la série en cours Frenchtown. Parfois ce sont les fruits d’une commande, parfois c’est simplement la curiosité qui l’amène à découvrir un pays ou un lieu spécifique. La pratique régulière de la Street Photography (version américaine de la Photographie de rue française) reste essentielle pour lui ; elle est son ADN photographique et il la voit comme un genre spécifique, séparé du photo reportage et de la photographie humaniste française.

Le « Street Photographer » capture des instantanés uniques en s’intéressant à des temps faibles, à des situations quotidiennes et banales, sans événement marquant. Sur le plan visuel, il n’est pas aidé par la puissance de son sujet, tout l’intérêt de sa photo va venir de son art du cadrage, de sa rapidité d’action, de son impertinence, de sa lecture de la lumière. Et aussi, bien sûr, de sa vision du monde.

Parallèlement à cette rétrospective, Jean-Christophe Béchet a souhaité inviter deux photographes français Gilles Roudière et Philippe Blayo qui pratiquent une photographie de rue contemporaine et qui ont arpenté les mêmes territoires que lui, notamment les Etats-Unis et Cuba. Ainsi se déploient trois visions parallèles d’une «street photography» française qui ne relèvent ni du reportage ni du photo-journalisme et qui osent associer l’esprit poétique à la dimension documentaire.

Pour moi, une photo de rue réussie doit aussi témoigner de l’architecture d’un lieu, du mobilier urbain, des publicités, des différents types de comportement émergents… des nouveaux modes de déplacement… tout en montrant comment l’être humain, l’être “Urbain” je dirai, évolue dans cet espace.

Les différentes étapes de cette exposition correspondent à chaque fois à une publication du photographe, qui revendique l’importance de l’impression sur papier soit sous forme de livre ou de tirage.

Aujourd’hui je suis de plus en plus persuadé que la photographie n’est pas une image mais un objet. C’est le papier, celui du livre comme celui du tirage qui lui donne sa véritable identité. Papier mat ou brillant, lisse ou texturé, blanc ou naturel… Le format aussi est essentiel, tout comme l’encadrement dans une exposition et la mise en page dans un livre. Autrement dit la « bonne » photographie n’existe pas seule, elle doit s’insérer dans un processus de présentation qui relève de l’objet.

Extraits des interviews parus dans le livre Macadam Color de J.C. Béchet et le catalogue conçu en 2023 par la Fondation Suisse Auer.


• Date : Du 5 au 8 octobre 2023
• Lieu : Grande Halle de la Villette
211 Av. Jean Jaurès
75019 Paris
https://www.lesalondelaphoto.com/Animations/la-grande-expo-du-salon-de-la-photo