Click "Enter" to submit the form.

Mythologies familiales – Regards sur le Liban de Karine Labrunie exposée à l’UPP

© Karine Labrunie

Tout ce mois de mars, la galerie de l’UPP – Maison de Photographes met à l’honneur le travail de l’artiste française d’origine libanaise, Karine Labrunie. Riche d’un double héritage, elle saisit très tôt l’importance du filtre culturel dans la perception du monde et le questionne au travers de ses productions artistiques, notamment pour le projet « Mythologies familiales – Regards sur le Liban ».


Type de fabrication : Tirages jet d’encre pigmentaires et contrecollage alu.
Le laboratoire Picto aide les photographes professionnels pour la réalisation de leurs expositions, des tirages à l’accrochage, en passant par les finitions et l’encadrement.


Le mythe est un récit qui explique les mystères et les origines de l’homme et du monde, il propose des règles et des lois qui organisent les relations entre les membres d’un groupe et des rituels pour intérioriser leur existence, ainsi les mythes traversent le temps… Chaque famille crée et véhicule ses propres mythes. Le mythe familial correspond à l’ensemble des croyances et des espérances crées et partagées par tous les membres du groupe familial, donnant du sens aux actions, aux pensées et aux émotions des membres de la famille qu’ils partagent à propos d’eux-mêmes ou de leurs relations. La structure familiale est encore très présente dans les rapports sociaux et hiérarchiques libanais eux-mêmes ancrés dans une société patriarcale : la famille libanaise a une influence sur chaque membre qui la constitue ; chacun occupe une place définie et entretient un rapport aux autres structuré et déterminé par l’éducation, la religion, mais également transmis par les mythes familiaux. Je me suis donc intéressée aux récits familiaux mis en scène dans les intérieurs libanais, que chaque famille crée afin de transmettre son histoire et ses valeurs à ses membres et aux autres.

Ces mythes sont autant véhiculés par les récits oraux des membres de la famille que par les images et objets, qui sont mis en avant tels des reliques énonçant ce que fût la famille et laissant présager de ce qu’elle est à présent – ou de ce qu’elle doit être. Mise en abyme d’un regard photographique et sociologique sur la société libanaise, ces autels familiaux révèlent la place et l’importance des membres de la famille, les valeurs défendues par les choix iconographiques effectués et les associations avec des objets transformés en reliques. Mon projet s’appuie sur ces questionnements : à savoir comment la famille se raconte-elle et véhicule -t-elle son image auprès de cette nouvelle génération et des personnes extérieures, comment choisit-elle d’être représentée et indique-t-elle la façon dont elle doit être perçue aux siens, comment s’effectue le choix des images et comment la famille gère la notion de l’oubli, comment modifie-t- elle son passé pour le rendre acceptable face à l’avenir et ses nouvelles générations en construction de leur identité.


• Date : Du 3 au 31 mars 2022
• UPP – Maison des Photographes
11, rue Belzunce
75010 Paris