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Lorraine Thiria expose “Un autre regard” en Corée du Sud

© Lorraine Thiria

Après avoir présenté son travail à Paris début février, Lorraine Thiria poursuit son itinérance jusqu’en Corée du Sud. C’est à Busan, au musée GoEun de la photographie, qu’elle propose au public sa série “Un autre regard”. Nourrie par une sensibilité picturale, l’artiste recherche l’abstraction dans ses photographies. Posant son regard sur la matière brute des murs, elle révèle une multitude de textures et de matières qui entrent en résonance avec la peinture. Son exposition est à visiter du 10 au 27 mars 2022.


Type de fabrication : Impression UV sur alu brossé.
Le laboratoire Picto aide les photographes professionnels pour la réalisation de leurs expositions, des tirages à l’accrochage, en passant par les finitions et l’encadrement.


Créer du regard une peinture abstraite, rechercher et traduire une émotion en image, saisir l’empreinte, retenir la trace de ce qui fut et n’existe plus, sculpter les portes de l’imaginaire : ma démarche photographique explore, interroge et exprime tout cela à la fois.
Mon regard est attiré par la matière brute des murs admirés à travers le monde et s’attache à dépeindre la vie extérieure de ces murs comme pour révéler leur intériorité. Que ces murs soient frontière, cloison, symbole ou mémoire, ils racontent une histoire et témoignent d’une esthétique du temps.
Mon univers originel est celui de la peinture, nourri par de nombreux voyages et par toute forme d’inspirations artistiques, essentiellement picturales mais aussi plastiques, scéniques, architecturales.
En tant que peintre en effet, j’explore, expérimente et réalise des effets de matières peintes pour créer des murs décrépis.
Mon travail photographique s’inscrit dans cette continuité de regard porté sur la vie des murs et de leur matière, que celle-ci soit végétale, minérale, aquatique, ferrugineuse, délabrée, vivante.
J’aime en effet saisir les traces et accidents, les lignes et failles, les sillons, marques ou empreintes, souvenirs tangibles ou mémoires du temps ayant une existence propre, propices à une rêverie ou un esthétisme.
Mon oeil est ainsi attiré par des aspérités, écailles, éléments ou parcelles de murs uniques où les teintes et les lignes se mêlent harmonieusement au point de perdre et de faire perdre parfois tout repère spatial.
La perte de repères ouvre la voie de l’imaginaire et donne accès aux pures sensations, celles de l’abstraction et de l’envolée libre.
Mes prises de vue offrent donc un regard sur divers murs matiérés de tous les coins du monde, murs ayant vécu et laissant à qui sait les observer les traces ou stigmates de leur temps dont je tente de révéler et magnifier les blessures.
Mon intérêt pour le détail d’un mur ou d’une fresque me mène à découvrir et sublimer la beauté de celui-ci, à déceler une certaine forme de poésie.
Un seul fragment crée une sculpture ou une écriture particulière, un langage, que je tente de saisir puis de révéler.
Mon travail consiste à la fois en une réflexion sur la préservation et la fragilité des empreintes (figées grâce à la photographie qui enraie le cours du temps et transforme la disparition), et en une exploration de la frontière (toujours mouvante) entre présence et absence.
Mes images photographiques se veulent témoin de l’effacement et constituent ainsi un matériau indispensable au travail de mémoire de ces espaces, ces lieux et murs cicatriciels chargés d’histoires, murs désolés, dépeuplés parfois, désaffectés ou simplement vieillis et décrépis par le temps, ou bien encore réincarnés.
Mémoires universelles, ces murs chargés d’histoires peuvent s’assembler car d’une certaine manière, ils se répondent et se ressemblent.
Ainsi, mes recherches m’entraînent à imaginer des liens à priori improbables entre des images afin de créer des correspondances entre photographies par la composition, les teintes, les lignes, les contrastes, et d’inventer une oeuvre originale et harmonieuse issue de leur association.
Ainsi j’aime autant explorer, par les rapprochements et juxtapositions photographiques que j’opère, un détail de la matière murale que j’isole de manière suggestive qu’un angle de vue plus large sur l’environnement du mur.
Raison pour laquelle mes photographies fonctionnent en diptyque ou triptyque afin de créer ces correspondances, que ce soit par le détail d’une faille murale ou par la perspective élargie de murs patinés par le temps.
Je présente donc mes associations photographiques qui sont, dans ma série, indissociables les unes des autres.

– Lorraine THIRIA


• Date : Du 10 au 27 mars 2022
• L’Art Space – musée GoEun de la photographie
16, Haeundae-ro 452beon-gil, Haeundae-gu, Busan [48089]
Corée
https://lorrainethiria.com/