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Gabriel Dia exposé à la Fisheye Gallery

© Gabriel Dia

Depuis 2016, La Fisheye Gallery propose une programmation émergente internationale de photographes contemporains. Pour leur première exposition de l’année, elle présente les deux séries de Gabriel Dia, primées au Prix Picto de la Photographie de Mode. En 2020, le photographe sénégalais remportait la dotation Filippo Roversi du Prix Picto de la Photographie de Mode avec ses deux séries “Sabar” et “Burning. À (re)découvrir à Paris jusqu’au 5 mars !


Type de fabrication : Tirages lambda RC brillant et impressions jet d’encre sur papier japonais Unryu.
Le laboratoire Picto aide les photographes professionnels pour la réalisation de leurs expositions, des tirages à l’accrochage, en passant par les finitions et l’encadrement.


« Je viens d’un pays où l’homosexualité est un crime pénal. Lorsque tu entends tes propres parents se moquer d’une communauté à laquelle tu te sens lié, c’est douloureux. Si je ne me sens pas “que” photographe LGBTQIA+, je reste très engagé dans cette cause – je vise simplement quelque chose de plus large », confie Gabriel Dia. En 2008, à 18 ans, convaincu qu’il ne pourra jamais vivre librement dans son Sénégal natal, l’artiste s’envole pour la France, où, à force de détermination, il entame une carrière en tant qu’ingénieur nucléaire. Ce n’est que dix ans plus tard qu’il se tourne vers l’image, suite à un besoin viscéral de partager sa passion, de faire ressortir ses émotions face à l’objectif. Une démarche marquée par des expérimentations chimiques qui lui sont désormais familières. Animé par les sensations, les mouvements, les nuances qui composent l’être humain, Gabriel Dia se dénude face à l’objectif. Un corps en transe, un corps qui danse. De sa silhouette se dégage une force farouche, un désir de crier sa souffrance au monde pour mieux l’exorciser. « J’ai tout de suite perçu le médium comme un élément libérateur. Aujourd’hui, je tâche de travailler en couleurs pour passer à quelque chose de plus positif. Les choses avancent, nous arrivons à un stade où l’on peut faire ce que l’on veut sans que cela pose problème, peu importe notre genre, ou notre orientation sexuelle », explique -t-il. Série anthologique reprenant quatre années de travail, Métamorphoses illustre cette quête fiévreuse de liberté. Composée d’autoportraits – un genre « pratique avant tout, qui me permet de travailler lorsque j’en ai envie », s’amuse l’auteur – ce projet mêle monochromes et aquarelles, chorégraphies et poses assumées pour conter l’avancement d’un être et sa guérison, de la douleur à l’acceptation, à l’exaltation. « Dans ces autoportraits, il y a une sorte de fil conducteur, une recherche, une envie de se positionner. Il fallait que ce soit moi, il fallait que je me mouille. Raconter sa propre histoire, s’engager est nécessaire: je pense qu’il faut donner plus lorsqu’on est photographe », déclare-t-il. Et quel accessoire plus parlant que son propre corps ? Jouant avec les ombres, les doubles expositions, le grain, les flashs, Gabriel Dia compose une série de portraits métaphoriques, dans lesquels sa silhouette est aussi bien épiée que dissimulée. De la mode aux arts plastiques, aux représentations plus expérimentales, l’artiste fusionne les genres, animé par un désir féroce de révéler son identité sans restriction aucune. « J’ai cette sensation que le corps est le moyen d’expression le plus vaste et le plus fort. On naît dedans, on ne peut pas s’en débarrasser. C’est l’outil le plus puissant à notre disposition », commente-t-il. Et de ce corps-à-corps intime, où il endosse les rôles d’adversaire et de confident, naissent des instants de grâce. Des moments d’apesanteur où l’humain s’élève, porté par la tolérance et la joie qui animent les clichés. « C’est la signification du titre de cette série : je me métamorphose. Je deviens quelqu’un d’autre pour être moi », conclut Gabriel Dia.

Texte : Lou Tsatsas

Gabriel DIA est né en 1985 à Rufisque (SÉNÉGAL). Pour fuir les représailles du fait de son homosexualité, il arrive en France en 2008, où il vit et travaille toujours. Ingénieur de formation, Gabriel a développé un langage artistique à travers l’écriture. Sa passion originelle qui aboutit à son premier roman, La Naissance d’une Vierge paru aux Éditions de Montigny en 2013. Parmi ses inspirations visuelles figurent les oeuvres de photographes tels que Dominique Issermann et Peter Lindbergh, pour n’en citer que quelques uns. Mais c’est la découverte des oeuvres de Sarah Moon qui le pousse à se consacrer à l’art de la photographie. Selon ses propres mots, à travers cet art, il « peut exprimer beaucoup plus de choses en même temps ».
En 2020, Gabriel Dia est Lauréat de la dotation Filippo Roversi du Prix Picto de la Mode avec ses séries Sabar et Burning. L’année suivante, il est récompensé de nombreux prix : lauréat de la Bourse du talent dans la catégorie « Portrait », Prix du public du 12e Festival international de la Photographie Culinaire, lauréat de la 5e édition du festival Incadaquès Open Call, lauréat de la 9e édition des Rencontres photographiques du Xe arrondissement, lauréat Phot’Aix Regards Croisés avec l’Italie et finaliste du 36e Festival international de mode, de photographie et d’accessoires de mode d’Hyères. La même année, il tient sa première exposition institutionnelle intitulée Sabar. OEuvre universelle, inspirée de sa vie, qui fait écho aux éternelles questions du genre et de l’identité


• Date : Du 20 janvier au 5 mars 2022
• Fisheye Gallery
2, rue de l’Hôpital-Saint-Louis
75010 Paris
https://www.fisheyegallery.fr/