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L’âge d’or, exposition de Letizia Le Fur à la Galerie Laure Roynette

L’origine – 2018 – 2020 | L’âge d’or © Letizia Le Fur

La galerie Laure Roynette présente un chapitre issu du travail photographique de Letizia Le Fur et intitulé “Mythologies”. Si la première partie “L’Origine” aborde l’ère de la création du monde, “L’Age d’or” évoque quant à elle l’harmonie entre les Dieux, la nature et les hommes. Dans l’attente de la sortie du troisième opus qui sera consacré aux Métamorphoses, l’exposition “L’Age d’or” se consacre au monde végétal. À voir du 20 mai au 17 juillet.


Type de fabrication : Tirages pigmentaires fine art et contrecollage.
Le laboratoire Picto aide les photographes professionnels pour la réalisation de leurs expositions, des tirages à l’accrochage, en passant par les finitions et l’encadrement.


Le travail Mythologies de Letizia Le Fur puise ses racines dans deux passions qui habitent et accompagnent l’artiste depuis son enfance : la mythologie grecque et la recherche de la beauté.
Guidée par les poètes classiques, notamment par Hésiode et Ovide, Letizia interprète ici librement les mythes qu’elle re-visite avec sa sensibilité et par une approche esthétique contemporaine. Letizia transforme et transcende ce qui l’entoure, embellit le réel, colore les gris pour s’inventer un monde repaire/ repère où se poser, se réparer et trouver un équilibre au milieu de l’âpreté. Cette recherche d’un refuge esthétique et d’un état de plénitude frise chez elle l’obsession, et l’on pense à Stendhal écrivant, dans l’essai De l’amour, « La beauté n’est que la promesse du bonheur ». Sa quête d’harmonie et de beauté, telle la pratique d’un culte, en opposition à la laideur et à l’inapproprié, est libérée et éloignée des codes en vigueur, inattendue, absolue, parfois secrète.
(…) L’Origine aborde l’ère de la création du monde et L’Age d’or évoque celle de l’harmonie entre les Dieux, la nature et les hommes. Le troisième, en préparation et toujours inspiré par Ovide, sera consacré aux Métamorphoses.
Les classiques grecs avec lesquels Letizia a grandi, deviennent un support solide à ses propos narratifs, mais aussi le moyen de traiter de thématiques liées à la société d’aujourd’hui, par métaphores et loin des dispositifs d’auto-fiction qu’elle redoute et refuse.
Dans L’Origine Letizia Le Fur évoque, à travers un univers aux paysages souvent mystérieux, comment les Dieux ont réussi à invoquer les éléments pour créer l’équilibre à partir du désordre et de la confusion. Ici la matière semble vibrer sous l’effet de forces telluriques, pour fondre dans des alchimies chromatiques.
La nature est souvent hostile, âpre ; des parois de pierre qui semblent insurmontables et infranchissables, des étendues minérales inhospitalières impressionnent par leur puissance écrasante face à la fragilité des hommes.

Dans la deuxième partie, L’Age d’or, le monde végétal prend le dessus et la nature figée se réveille dans une explosion de couleurs, les plaines ondulent, les plantes se dressent et s’entrelacent pour tisser des tapisseries aux fils étincelants. Apparait parfois l’impression de glisser du mythe à la fable, autre élément fondateur de la littérature et de la psychologie. Dans cet univers envoutant, magique et sensuel, la figure humaine apparait sous la semblance d’un homme qui arpente l’espace à la découverte du monde. Eternel Ulysse, poussé par la volonté de connaissance, de dépasser toutes barrières pour regarder des nouveaux horizons, de dompter, ou bien de fusionner avec les éléments, parfois en conquérant, parfois en âme vaguante. L’Age d’or aborde un thème universel, celui de la nécessité d’imaginer un nouveau monde et une nouvelle organisation sociale; contexte propice aux utopies.

Eden perdu ou retrouvé fait de paysages oniriques où la recherche de l’équilibre et de la perfection demeurent constantes. Sous-bois percés par des lumières « bibliques », buissons irradiés, feuillages cuivrés et arbres qui semblent peints à la feuille d’or. L’amour de Letizia pour la nature se traduit dans sa capacité à magnifier son environnement, autant les espaces ouverts sur l’horizon que les espaces tanière, les pierres et les plantes. Avec ce don de redessiner le réel elle transforme même la végétation la plus anodine et familière de nos campagnes en somptueuses fresques tropicales et emporte les visiteurs dans des paysages à l’échelle incertaine. Avec ce même amour, elle introduit, guide et parfois semble traquer son personnage à travers des décors de plaines, plages, rochers, champs où le corps élu se fond, émerge, s’impose, trouve sa place dans le cadre, toujours en équilibre et dans un dialogue permanent avec l’environnement qui parfois le défie, parfois l’accueille. Jamais le regard de Letizia ne devient sentimental ou ne tombe dans le romantisme.

– Extrait du texte de Laura Sérani


• Dates : Du 20 mai au 17 juillet 2021
• Lieu : Galerie Laure Roynette
20 rue de Thorigny
75003 Paris
https://www.laureroynette.com/
https://www.letizialefur.com/