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La photographe Lorraine Thiria exposée au festival KG+ Kyotographie

Le festival de kyotographie-KG+, manifestation internationale dédiée à la photographie, se tiendra du 13 avril au 12 mai prochain. La photographe française Lorraine Thiria a été sélectionnée pour intégrer la programmation des expositions avec deux séries. La première, “La lumière des murs” est réalisée en collaboration avec l’Institut Français du Kansai et la seconde “Les sens du temps“, est organisée avec « Mandaracha Kyoto ».


Type de fabrication : Impressions directes sur aluminium brossé (série Les sens du temps) et impressions jet d’encre sur papier Museum Etching Hahnemühle 350 g contrecollées sur dibond et impressions sur aluminium brossé (série La Lumière des murs).
Le laboratoire Picto aide les photographes professionnels pour la réalisation de leurs expositions, des tirages à l’accrochage, en passant par les finitions et l’encadrement.


La Lumière des murs

© Lorraine Thiria

La photographie a une force qui modifie les perceptions, le regard et la relation au temps, ancre des sensations, et crée des connexions sensibles et des émotions vitales. Elle est une empreinte qui permet de déplacer le regard, ce que Leonard Cohen nommait la « fissure qui fait entrer la lumière ». Forte de ce regard, Lorraine THIRIA tente par sa photographie de « matière », essentiellement de matière murale, d’expérimenter cette fissure, ce passage de manière vivante et émerveillée. Les murs concrétisent pour elle la matérialisation d’un corps sensible en permanente appréhension. Leur matière est la fissure qui laisse entrer la lumière ; elle enchante notre monde en révélant les empreintes du temps et ses mémoires et en permettant de créer un lien entre passé et présent, visible et invisible, présence et absence.
Grâce à la captation d’un détail mural, d’une ligne, d’une aspérité, trace, d’un sillon une faille, une blessure, ses photographies permettent de s’extraire de la réalité, de perdre tout repère spatial et temporel et de se fondre dans l’abstraction. Elles s’attachent en effet à peindre l’abstraction féconde afin de créer des sensations et des émotions et de laisser libre cours à son imaginaire pour se sentir vivant et nous relier tous, collectivement.

Les sens du temps

© Lorraine Thiria

Sensible à la mémoire et au temps, la photographe Lorraine Thiria explore depuis plusieurs années ces thématiques : comment figer le temps, comment révéler ce qui était et ce qui n’est plus, comment capter la matière des murs disparus ou les traces émotives d’un passé parfois oublié et qui pourtant demeure,…? Plus récemment, elle a travaillé à une nouvelle série intitulée : « Les sens du temps » qui poursuit son travail sur la relation qu’elle entretient avec la matière (qu’elle soit murale mais aussi végétale, minérale, organique,…), avec la volonté de demeurer toujours dans une forme d’abstraction.
Lorsque mémoire et matière sont sollicitées, il est devenu évident qu’un travail sur le corps s’imposait et prenait forme… et sens ! Ainsi, a-t-elle imaginé créer une sculpture corporelle, matiérée, graphique, mais en l’absence de corps visible, de corps concret ou présent à l’image.
Rester dans une forme d’abstraction était essentiel à ses yeux, tout en touchant à la sculpture.
Photographier une matière qui n’est pas sculpturale ni par nature ni par essence, mais qui le devient par l’œil photographique ; la matière ainsi saisie au plus près révèle ses lignes, ses formes, ses plis, ses creux, ses ombres et ses lumières. S’inspirant de la philosophie de Tanizaki si bien dépeinte dans “L’éloge de l’ombre”, elle tente de révéler l’ombre par les photographies de drapés et de lignes, qui deviennent comme des sculptures, grâce au support d’impression en aluminium brossé réfléchissant la lumière et les ombres sur la matière. Expérimentant la sculpture de la matière par l’œil photographique, la question du corps est revenue et s’est à nouveau imposée : tenter de saisir un corps par l’image mais avec l’esthétique d’un corps sans le corps, d’un corps absent, suggéré, d’un corps qui s’est absenté de l’espace photographique. Aussi, a-t-elle tenté de fixer par le regard un corps invisible, un corps qui a laissé une empreinte, une forme, une ombre créée par le tissu qui l’a habité, recouvert et protégé.
Les lignes, les courbes et les ombres seraient les seuls témoins du passage de ce corps qui était et qui n’est plus, qui pourrait presque être touché sous les plis… Cette série est donc une tentative de fixer la mémoire d’un corps, de capter le souvenir de son mouvement, sa trace émotive. Comme de révéler aussi l’ombre (dans le sens “obscurité” et dans le sens “mémoires, traces”). Vivre avec ses ombres, ou sa part d’ombre…

Sites : www.lorrainethiria.com
https://kgplus.kyotographie.jp/about/?v=preview


• Date : Du 13 avril au 12 mai 2024
• Lieu : festival international KG+ Kyotographie
Institut Français du Kansai, Japon
Mandaracha Kyoto, Japon
https://kgplus.kyotographie.jp/about/?v=preview