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Le Japon de Marc Riboud à la galerie Le Réverbère

©Marc Riboud / Fonds Marc Riboud au MNAAG Japon, 1958. Premier rallye de photographie au Japon. Quelques mannequins amenés par Fuji posent devant le décor volcanique de Karuizawa pour le bonheur de quelques 2000 amateurs et professionnels. Courtesy Galerie Le Réverbère

La galerie Le Réverbère à Lyon propose un regard croisé sur le Japon à travers une sélection de tirages de Marc Riboud et Géraldine Lay. Cette exposition joue les prolongations à l’occasion du centenaire de la naissance du célèbre photographe. Ainsi, vous pourrez redécouvrir jusqu’au 11 mars, les photographies de Marc Riboud réalisées lors de son premier voyage au Japon en 1958 aux côtés de celles prises par Géraldine Lay, 60 ans après.


Type de fabrication : Tirages argentiques noir et blanc de Marc Riboud.
Le laboratoire Picto aide les photographes professionnels pour la réalisation de leurs expositions, des tirages à l’accrochage, en passant par les finitions et l’encadrement.


En 1955, Marc Riboud décide de partir loin, pour fuir la France, sa famille et même Magnum. George Rodger lui cède sa Land Rover avec laquelle il part trois ans vers les routes d’Asie. Sans agenda… et pas question de planifier des reportages, ça l’ennuie. À l’automne 1955, il part d’Istanbul, traverse les zones tribales entre l’Afghanistan et le Pakistan et voyage à son rythme, heureux de sa solitude, s’installant quelques mois au Népal et passant un an à Calcutta, côtoyant Satyajit Ray et Ravi Shankar. En 1958, il clôt son périple par l’Indonésie et le Japon, sujet de son premier livre. Les routes afghanes, indiennes, chinoises et japonaises lui ont appris, dit-il, « quelque chose qu’aucun maître si grand soit-il n’aurait pu m’enseigner ». Après ce voyage, tout est en place. Il va désormais enchaîner, avec toujours autant d’allant, les reportages et les voyages durant toute sa longue carrière. Le fonds de Marc Riboud est désormais au musée national des Arts asiatiques – Guimet (MNAAG) où il va dialoguer avec les riches collections asiatiques du musée. Ainsi, son œuvre répond à celle d’un des premiers grands pionniers du reportage de guerre, Felice Beato (1832-1909), dont le MNAAG conserve de rares albums, sur l’Inde, la Chine, la Birmanie et le Japon. L’œuvre de Marc Riboud, malgré son incroyable diversité, reste extrêmement cohérente, parce qu’il aborde tous les sujets en gardant un continuum d’esthétique et de sensibilité qui doit beaucoup au fait qu’il n’a quasiment jamais accepté de travail de commande, ne voulant pas plaquer par avance un angle de vue sur un sujet ou un voyage. Marc Riboud a été « très très heureux de [son] séjour à Tokyo », frappé par « cet équilibre sur la corde raide que les Japonais maintiennent avec difficulté, entre cette furieuse occidentalisation et industrialisation, et l’instinct oriental qui demeure dans la vie quotidienne de chacun », ainsi que par « l’aspect chaotique d’une société livrée aux hasards du libéralisme ». Il y a rencontré le photographe Hiroshi Hamaya (1915-1999), au travail quasi ethnographique et qui a « un sens des volumes, une spontanéité et une fraîcheur de vision exceptionnels ». Mais la vie au Japon coûte cher, Riboud n’arrive pas à obtenir assez de reportages pour couvrir ses frais et, après être resté quasiment quatre mois pendant lesquels il a pris deux cent cinquante films, il doit écourter son séjour, à regret.

– Claude Estèbe à propos de Marc Riboud Paru dans « Marc Riboud, Histoires possibles », éd. RMN / Musée Guimet, Paris, 2020 Extrait(s) de « L’homme qui marche»


• Date : Jusqu’au 11 mars 2023
• Lieu : galerie Le Réverbère
38 rue Burdeau
69001 Lyon
https://galerielereverbere.com/