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Azzedine Alaïa et Arthur Elgort à la Fondation Alaïa

Naomi Campbell et Jennifer Gimenez, Paris, 1986 © Arthur Elgort

À partir du 23 janvier, la fondation Azzedine Alaïa présente “Liberté”, une exposition qui met en regard les photographies d’Arthur Elgort aux côtés des vêtements les plus iconiques du célèbre couturier. Tous les deux ont participé, dès le début des années 80, à donner une nouvelle représentation à la femme : affranchie et indépendante ! Les destins de ces deux artistes se sont croisés à Paris partageant ainsi des convictions communes.


Type de fabrication : Tirages jet d’encre, collage et encadrement.
Le laboratoire Picto aide les photographes professionnels pour la réalisation de leurs expositions, des tirages à l’accrochage, en passant par les finitions et l’encadrement.


A quatre mains, Azzedine Alaïa et Arthur Elgort ont façonné la liberté des années 1980. Au moment même où le couturier voyait son idéal féminin s’incarner dans la rue et par les clientes toujours plus nombreuses, le photographe sortait des studios, s’emparait du mouvement et des villes comme un décor naturel et neuf.
Tous deux ont contribué activement à renouveler la représentation de la femme, désormais affirmée, volontaire, indépendante.

L’exposition présentée à la Fondation Azzedine Alaïa met en regard les photographies intemporelles et essentielles à l’iconographie du couturier, mais aussi des clichés plus confidentiels, avec les vêtements les plus iconiques d’Alaïa.
Cette osmose compose une exposition unique à Paris qui consacre la photographie et la mode dont Alaïa et Elgort orchestraient le renouveau.

Le jeu, l’intuition, la spontanéité font ici oeuvre. L’avenir montra que ce jeu débridé allait signer un exercice de style nouveau dans la photographie de mode, désacraliser les vêtements de créations pour mieux les mettre à la portée de tous.

Arthur Elgort est né à New York. Azzedine Alaïa à Tunis. Tous deux ont l’espoir que la pratique des arts officiels les conduira vers leur destinée. Le premier aspire à devenir peintre et s’inscrit au collège Hunter de sa ville. Alaïa, lui mise tout sur la sculpture dont il apprend les techniques à l’école des Beaux-Arts de Tunis.

Elgort ne se réalise pas dans la discipline adoptée. De même Azzedine se refuse à devenir un sculpteur secondaire. Alors que les travaux de couture pour une clientèle choisie lui permettent de financer ses études, les vêtements qu’il confectionne ont fait de lui un couturier en herbe dont on reconnaît la virtuosité. Alaïa se risque au rêve de Paris et en ce milieu des années 1950 son histoire commence.

C’est une histoire analogue qui caractérise les débuts de Arthur Elgort. Ses ambitions artistiques dévient le jour où, dans les années 1960, il se rend chez un vendeur d’appareil photos. Riche d’un premier Polaroïd dont il découvre tous les usages, il ausculte le monde, fournit des images à ses professeurs, ne regarde plus le passé. Le futur, il en est sûr s’écrira à travers l’objectif, la chambre noire et le papier argentique. Il est définitivement photographe.

Leur apprentissage dans leur discipline à tous deux sont en revanche différents.

Alors que Azzedine s’apprêtait à coudre pour des maisons de couture, le destin le conduit à devenir le couturier en chambre le plus mystérieux mais aussi le plus convoité. Chez Simone Zehrfuss, Louise de Vilmorin, La Comtesse de Blégiers, Arletty, il réalise sur commande des vêtements sur mesure. Auprès des femmes qui le cherchent et le recommandent, il apprend l’académie des corps, perfectionne sans cesse sa technique. Elles seront sa véritable école jusqu’à ce que Thierry Mugler à la fin des années 70 ne le persuade de devenir lui-même créateur.

Quant à Arthur Elgort, il troque son Polaroïd contre un Nikon et développe une véritable passion pour tous les types d’appareils, récents et anciens dont il apprécie les techniques, les singularités et les pratiques différentes. Le grand directeur des publications Vogue Alexander Liberman aperçoit quelques clichés du nouveau venu, l’encourage et l’introduit auprès des rédactrices de son magazine illustre. Arthur Elgort travaillera avec Polly Allen Mellen et Grace Coddington.
En une année il devient célèbre.

Les chemins d’Azzedine et d’Arthur finissent évidemment par se croiser à Paris. Et à force de séries partagées et conçues par eux pour les magazines, ils se sont reconnus dans l’absence des décors qui pour eux deux, superflus venaient perturber la vision photographique de l’un, les vêtements sculpture de l’autre.

En noir et blanc, les images du photographe se veulent des instantanés. Il préfère l’élan corporel à la pause éculée des mannequins. Il ouvre les fenêtres des studios, y fait rentrer la lumière et fait de la rue son théâtre.
Alaïa se reconnaît d’instinct dans la nouveauté de ses images mais aussi dans leur rigueur.
A l’issue des publications on ne sait plus qui fait l’apologie de l’autre. Est-ce la photo si joyeuse qui invite le vêtement à tourner ou est-ce précisément cette mode, caressante et suggestive pour les corps qui cernent les photos de mouvements ?

Les modèles et les mannequins qui traversent les pellicules de l’un, les vêtements de l’autre se trouvent être les ambassadrices de ces expressions nouvelles où deux regards se rencontrent.
Linda Spierings, Jeny Howarth, Janice Dickinson, Bonnie Berman, Veronica Webb, Frederique Van der Wal, Naomi Campbell, Christy Turlington, Cindy Crawford, Linda Evangelista, Stephanie Seymour telles les divinités quotidiennes d’un jeu désinvolte ornent de leurs gestes la frise que Alaïa et Elgort ont su dessiner ensemble.


• Date : Du 23 janvier au 20 août 2023
• Lieu : Fondation Azzedine Alaïa
18, rue de la Verrerie
75004 Paris
https://www.lagaleriedelinstant.com/