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Rétrospective de Boris Mikhailov à la MEP

De la série « Yesterday’s Sandwich », 1966-68. Tirage, chromogène, 30 x 45 cm
© Boris Mikhaïlov, VG Bild-Kunst, Bonn. Courtesy Galerie Suzanne Tarasiève, Paris.

La Maison Européenne de la Photographie accueille jusqu’au 6 novembre, la première rétrospective française de l’artiste ukrainien Boris Mikhailov. À la croisée entre documentaire, performance et art conceptuel, les « journaux intimes » de Mikhaïlov, chroniques du quotidien en Ukraine avant et après la chute de l’URSS, rappellent la richesse d’une histoire et l’infinie résilience d’un peuple.


Type de fabrication : Papier peint.
Le laboratoire Picto aide les photographes professionnels pour la réalisation de leurs expositions, des tirages à l’accrochage, en passant par les finitions et l’encadrement.


L’exposition rassemble plus de vingt séries, la plupart inédite en France. Projections et installations monumentales, petits tirages d’époque, livres d’artiste, épreuves peintes à la main, tableaux mis en scène… L’accrochage dévoile la richesse d’une oeuvre radicale croisant les techniques et les genres à mesure qu’elle scrute le visage changeant de l’Ukraine.

La pratique pionnière de Boris Mikhaïlov est aux frontières de la photographie documentaire, du travail conceptuel, de la peinture et de la performance. Il mène depuis les années 60 une réflexion sur les bouleversements qui ont accompagné l’effondrement de l’Union soviétique et les conséquences, en Ukraine, de sa dissolution. Conçue en étroite collaboration avec l’artiste, l’exposition rassemble plus de 800 oeuvres et présente une vingtaine de ses séries les plus importantes, jusqu’aux plus récentes.

Mikhaïlov a élaboré son propre langage artistique au fil de différentes séries bien distinctes et très variées en termes de technique, de format et d’approche. Dans une oeuvre foisonnante qui se révèle impossible à classer, il bouscule les codes, utilisant la photographie documentaire à des fins conceptuelles. Croisant les procédés, il fait dialoguer photographies et textes, mais aussi les images entre elles dans des surimpression et diptyques, il utilise également le flou, le cadrage ou la colorisation pour ajouter une lecture tantôt ironique, poétique ou nostalgique à certains tirages. Les séries produites à l’époque où l’Ukraine faisait partie de l’Union soviétique déconstruisent les images de propagande, interrogent la mémoire collective, et reflètent les contradictions sociétales qui existent alors. Boris Mikhaïlov utilise l’humour comme une arme de résistance à l’oppression et un moyen d’émancipation potentielle. Par son traitement sans concession de sujets controversés, Boris Mikhaïlov démontre le pouvoir subversif de l’art. Depuis plus d’un demi-siècle, il témoigne de l’emprise du système soviétique sur son pays, construisant un récit photographique complexe et puissant de l’histoire contemporaine de l’Ukraine qui, à la lumière des événements actuels, est d’autant plus poignant et éclairant.


• Date : Du 7 septembre 6 novembre 2022
• Lieu : La MEP
5/7 rue de Fourcy
75004 Paris
https://www.mep-fr.org/