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Rencontres d’Arles : quatre expositions détonantes

La 52ème édition du festival des Rencontres d’Arles ouvre ses portes le 4 juillet prochain. Une manifestation très attendue par les visiteurs, après une année blanche occasionnée par la crise sanitaire. PICTO est un partenaire complice du festival depuis de nombreuses années. Et pour 2021 ce sont quatre expositions de la programmation officielle réalisées par le laboratoire.

SMITH, Sans titre, série Désidération, 2000-2021. Avec l’aimable autorisation de la galerie Les Filles du Calvaire.

Type de fabrication : Impression sur dibond alu brossé et sur plexi.
Le laboratoire Picto aide les photographes professionnels pour la réalisation de leurs expositions, des tirages à l’accrochage, en passant par les finitions et l’encadrement.


Cette année, l’artiste et chercheur SMITH occupe l’espace d’exposition du Monoprix avec son travail intitulé “Désidération”.
Explorant la porosité des pratiques artistiques, scientifiques, de la philosophie et des narrations spéculatives, cette exposition propose une autre mythologie du spatial, à travers la pensée d’une humanité interstellaire en quête de nouvelles alliances avec son cosmos originaire. Jouant sur le trouble de son étymologie, qui oscille entre le regret de la perte des étoiles (de-sideris) et le désir de leur retour, la désidération désigne à la fois une proposition de diagnostic et de remédiation au désastre contemporain, au capitalisme tardif, à l’anthropocène terrifiant.
Notre civilisation semble avoir perdu quelque chose de fondamental dans son rapport quotidien avec le ciel étoilé. De ce fait discret, qui met en lumière les destructions matérielles et spirituelles de nos sociétés, doit procéder une nouvelle configuration de l’imaginaire, une zone à rêver où se forment de nouvelles mythologies peuplées de figures hybrides, pour inventer un nouveau pacte avec le cosmos. Ainsi, avec la figure terrestre d’Anamanda Sîn, on découvrira une nouvelle sensibilité, où les météorites constituent le lien entre le passé et l’avenir, la terre et le ciel, l’art et la science, le non-humain et l’humain, la mélancolie et le désir.

Charlotte Perriand, Comment voulons-nous vivre ? Politique du Photomontage
Charlotte Perriand, Fernand Léger, Photomontage pour le pavillon du ministère de l’Agriculture, Exposition internationale des arts et techniques de la vie moderne, Paris, 1937. Panneau de droite de l’entrée, La France industrielle. Restitution contemporaine

Type de fabrication : Impression sur plexi.
Le laboratoire Picto aide les photographes professionnels pour la réalisation de leurs expositions, des tirages à l’accrochage, en passant par les finitions et l’encadrement.


C’est à la galerie du Monoprix que les photomontages monumentaux de Charlotte Perriand se déploient aux yeux public.
Charlotte Perriand a consacré son existence à améliorer les conditions de vie du plus grand nombre, créant un « art d’habiter » en lien avec la nature. Elle a utilisé la photographie comme outil d’observation du réel, mais aussi pour défendre sa conception d’un monde nouveau. En résonance avec nos préoccupations actuelles, elle utilise au cours des années 1930, le photomontage géant pour dénoncer l’urbanisme insalubre et donner sa vision de conditions de vie meilleures. Ses fresques photographiques témoignent de la modernité de son approche, que ce soit La Grande Misère de Paris (1936), la salle d’attente du ministre de l’Agriculture (1937), ou le pavillon du ministère de l’Agriculture à l’Exposition internationale des arts et techniques de la vie moderne qui a lieu à Paris en 1937, composé avec Fernand Léger. L’exposition propose une plongée dans sa conception du monde à travers sa méthode de travail et son incroyable collection de photographies – tirages d’époque, négatifs, magazines découpés, photographies personnelles –, archives pour la première fois montrées au public, mises en regard de la reconstitution de ses photomontages monumentaux.

JAZZ POWER ! Jazz magazine, vingt ans d’avant-garde (1954-1974)
Jean-Marie Périer, Femme de profil. Publiée dans Jazz Magazine n°190, juillet 1971. Archives Jazz Magazine

Type de fabrication : Scan, retouche et impression sur papier peint.
Le laboratoire Picto aide les photographes professionnels pour la réalisation de leurs expositions, des tirages à l’accrochage, en passant par les finitions et l’encadrement.


Clara Bastid et Marie Robert, les deux lauréates de la Bourse de recherche curatoriale des Rencontres d’Arles font renaître le magazine d’avant-garde Jazz magazine dans les espaces d’expositions de La Croisière.
À l’époque des lois de ségrégation raciale aux États-Unis, en vigueur jusqu’en 1964, et du difficile processus de décolonisation entamé par la France, rarissimes sont les publications de la presse hexagonale qui mettent en couverture des Afro-Américains. Aussi le ton est-il donné dès le premier numéro de Jazz Magazine en décembre 1954. D’emblée, la jeune équipe de la revue se fait l’apôtre des emprunts musicaux et des échanges culturels, témoignant ardemment des luttes pour les droits civiques en Amérique, comme des discriminations subies par les Afro-Américains des deux côtés de l’Atlantique. Le mensuel devient rapidement le terrain d’expérimentation et de prise de position des deux rédacteurs en chef, Frank Ténot et Daniel Filipacchi, amis fougueux et ambitieux fascinés par le jazz et la contre-culture afro-américaine. Entourés de passionnés, ils participent activement à la construction des « légendes » en France. Le temps de deux décennies, ils légitiment le jazz comme pratique culturelle, le consacrent et en révèlent la dimension éminemment politique..

Orient-Express & Cie entre Histoire et mythologie

Type de fabrication : Scan et impression sur papier peint.
Le laboratoire Picto aide les photographes professionnels pour la réalisation de leurs expositions, des tirages à l’accrochage, en passant par les finitions et l’encadrement.


Agence de voyage de la Compagnie internationale des wagons-lits à Bruxelles, 1900.

Dans cette exposition Éva Gravayat et Arthur Metttal dévoile les coulisses du célèbre train reliant Paris à Constantinople. À découvrir à l’espace Van Gogh.
Objet technique devenu icône culturelle, l’Orient-Express a cristallisé une multitude de récits et de représentations basés sur des faits réels ou inventés. Or, avant de devenir un objet culturel, l’Orient-Express est d’abord le train d’une compagnie ferroviaire : la Compagnie internationale des wagons-lits. Exploité entre 1883 et 1977 et reliant Paris à Constantinople, puis Istanbul, il est le premier d’une série de trains de luxe internationaux. Sa création a constitué un tour de force diplomatique et économique à une période où le chemin de fer est utilisé comme un instrument au service du pouvoir politique des empires et États. Les photographies présentées dans l’exposition Orient-Express & Cie sont issues du fonds d’archives de l’ancienne Compagnie internationale des wagons-lits. Sauvegardés par d’anciens salariés, épreuves photographiques, mais également plans, cartes, dessins techniques ou encore brochures publicitaires inscrivent l’Orient-Express dans son contexte historique global. Si la plupart des photographies sont anonymes, d’autres sont signées de célèbres ateliers tels Paul Nadar, Albert Chevojon ou encore Sébah & Joaillier.


• Dates : Du 4 juillet au 28 septembre 2021
Les Rencontres d’Arles
13200 Arles
rencontres-arles.com