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Picto & Guests : Entretien avec Thomas Mailaender, artiste plasticien

Thomas Mailaender est un artiste français pluridisciplinaire. Ayant fait ses études aux Arts Décoratifs en photographie, son éducation s’est rapidement centrée autour de l’image. Il y a appris les techniques traditionnelles de tirage et de prise de vue à la chambre grand format. Une fois ce bagage en main, il a commencé à explorer les frontières du médium, dans son fond comme dans sa forme. Si la photographie est principalement exploitée sous une forme classique, sur papier encadré par exemple, elle peut se révéler de nombreuses autres manières. C’est dans ce sens que Thomas Mailander a débuté une réflexion sur la matérialité et sur la représentativité de la photographie, en usant de nombreux procédés photographiques, parmi des techniques anciennes ou contemporaines jusqu’à lui donner vie en 3 dimensions.

Sa première rencontre avec le tirage photographique remonte à son enseignement aux Arts décoratifs. Il y a appris toutes les bases, et poursuit aujourd’hui ses recherches en explorant de nouvelles voies. La pratique traditionnelle et l’usage de la chambre noire lui sont chers. Dans son atelier, il a d’ailleurs un laboratoire qui lui permet de faire du tirage. Peut-être faut-il maîtriser l’essence-même de la photographie pour être capable de s’en éloigner ? Toujours est-il que Thomas Mailaender aime faire évoluer les supports pour donner une nouvelle résonance aux images. Actuellement, il utilise beaucoup la photocéramique, qui permet de transférer une image à la place du pigment. Ce procédé garantit une longévité bien supérieure à celle du papier “Ce procédé m’intéresse car il est quasiment indestructible, il a d’ailleurs remporté le prix du procédé le plus pérenne décerné par la Société Française de Photographie“.
Si Thomas Mailaender “fabrique ses images”, pour reprendre son terme, dans sa pratique il utilise beaucoup de collections d’images. Au fil du temps, il a accumulé un très grand nombre d’images et de corpus d’images. Deux modes de production distincts qui permettent d’appréhender l’image de façon plus globale et plus précise. Dans cet entretien, il nous parle de sa série “Fun Archive”, un projet réalisé à l’occasion d’une exposition au NRW Forum à Dusseldorf. Il devait réaliser une soixantaine de cyanotypes sur des plaques de construction, en Placoplatre® BA13. Avec des dimensions avoisinant les 120 x 100 cm, un défi de taille pour l’artiste. Le cyanotype étant une technique de contact, il devait réaliser des négatifs au même format, puis les insoler pour les rendre photosensibles. Pour cette réalisation, il a investi un entrepôt de 4000m2 situé en banlieue parisienne, et fabriqué un studio hors norme de plusieurs centaines de m2 avec l’aide de plusieurs assistants. “L’idée était de partir d’un procédé (ici le cyanotype) et de l’amplifier en questionnant son format pour le remettre au gout du jour“. Toutes ces plaques ont été installées sur le lieu de l’exposition pour créer un labyrinthe où les visiteurs étaient invités à déambuler…

Thomas Mailaender a répondu à nos questions, au moment même où il prépare son nouveau projet qu’il va présente au Prix de l’Elysée 2020-2022.

Chaque semaine, PICTO vous donne rendez-vous donc pour découvrir deux entretiens exclusifs.