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Picto & Guests : Entretien avec Sylvie Hugues, consultante et directrice artistique

Sylvie Hugues est consultante, journaliste et directrice artistique pour le festival du Regard à Cergy. Dans le cadre de notre programme Picto & Guests nous avons tenu à nous entretenir avec celle qui a été nommée conseillère artistique de la 26ème édition du Prix HSBC pour la photographie. Si la photographie et elle, c’est une histoire d’amour qui remonte à longtemps, elle a ressenti sa première émotion devant un tirage photographique lors de l’exposition de Jacques-Henri Lartigue au Grand Palais, les tirages avaient été réalisés par Yvon Le Marlec :”Je n’avais jamais vu de tels tirages, je me suis dit que cela ouvrait un champ des possibles inimaginable et ça a été une vraie prise de conscience”.

“Ce qui est important en photographie, c’est de savoir d’où l’on vient, connaître notre histoire et pour autant accueillir les nouvelles technologies et les innovations avec intérêt et curiosité.”

En 1992, Sylvie Hugues participe à la création du magazine Réponses Photo, dont elle assurera la direction de la rédaction pendant plus de 20 ans. Une rédaction qui avait la particularité d’être composée uniquement de “photographes qui savaient écrire plutôt que de journalistes qui faisaient de la photo”. Un point important qu’elle souhaite souligner qu’un tel magazine soit réalisé par des pratiquants. À cette époque, elle a assisté et suivi l’arrivée d’une révolution majeure en photographie, celle du numérique. Tant dans la production des images avec l’arrivée des premiers appareils digitaux, que dans leur restitution, avec le tirage. Une étape foisonnante qui ne s’est pas passée sans difficulté ni crainte. La question de la conservation des tirages numériques a été au centre de nombreuses inquiétudes et questionnements. Pour Sylvie Hugues, le numérique a su commencer à conquérir la profession au milieu des années 2000, à la maturité de la chaîne numérique, de la prise de vue à l’impression. L’arrivée du digital a ouvert l’utilisation hybride entre analogique et numérique, des procédés venus enrichir la créativité des photographes. Cependant la vraie révolution vient pour elle de l’impression, avec le choix très étendu des supports et une déclinaison riche de papiers.
Parmi ses nombreuses activités, Sylvie Hugues collabore avec la galerie Camera Obscura fondée par Didier Brousse, ancien tireur, elle regrette l’effet pervers du marché, poussant les artistes à éditer leurs œuvres en toute petite série : “je suis pour une démocratisation de la photographie, je regrette un peu l’époque où on avait la liberté de ne pas numéroter. La raréfaction a tendance à augmenter les prix, et moi j’ai toujours plaisir à vendre un tirage de Bernard Plossu par exemple à un prix plus abordable de 2000€. Je crains que le médium devienne de plus en plus inaccessible et que ça éloigne la photographie de son public“.

http://www.sylviehugues.com/

Tous les mois, PICTO vous donne rendez-vous donc pour découvrir un entretien exclusif.