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Picto & Guests : Entretien avec le photographe Adrien Boyer

Adrien Boyer est un photographe autodidacte au parcours peu conventionnel. Venu du monde des finances, la photographie s’est imposée à lui de manière évidente dès 2008. Un des événements qui le conforteront dans son choix est l’édition de son premier ouvrage préfacé par Gabriel Bauret et sa nomination, en 2016, au Prix HSBC pour la photographie. Dans cet entretien, il nous parle de l’importance du tirage photographique qui fait l’œuvre dans son travail. En 2013, une rencontre décisive va permettre au photographe de restituer la réalité de ses images sur papier grâce à Vincent Lespinasse, tireur à Picto Saint-Martin. Une collaboration complice et essentielle.

“Dans mes photographies, je m’intéresse à des choses sans réel intérêt. Je ne veux pas que le sujet devienne la raison d’être de la photographie. Je veux au contraire que ce soit la photographie qui donne sa raison d’être à ce qui est photographié. Je souhaite faire apparaître l’invisible. Mon travail est de retourner à une lecture purement visuelle archétypale des formes, des couleurs, des signifiants et des signifiés.”

S’il a réalisé ses toutes premières photographies alors qu’il était adolescent, c’est en 2008 que son chemin professionnel l’emmène doucement sur la voie de la photographie. Les marchés financiers sont touchés de plein fouet par la crise, Adrien Boyer, alors salarié dans une banque, est licencié. Il est alors jeune marié et a glissé dans sa liste de mariage, un appareil photo Leica. Un voyage à New York va lui permette de faire ses premières images. Ses photos séduisent et commencent à se vendre, au début à des amis, puis à des inconnus. Il apprend que la banque britannique Barclays recherche un photographe pour organiser une exposition dans ses locaux parisiens. Un an après cette première exposition itinérante dans les agences de la banque, il expose dans une galerie d’art. Le résultat est sans appel : 25 tirages sont vendus en une seule et même journée.
La photographie d’Adrien Boyer est subtile. Il cherche à révéler l’invisible, ces détails capturés lors de ses voyages. Si la photographie semble dénuée de sujet, c’est parce qu’il cherche à donner du sens à ce qui n’a pas l’air d’en avoir. C’est également pour cette raison que le travail de tirage est primordial dans son œuvre : “la réalité d’une photographie c’est le tirage”. Il a ainsi commencé des recherches pour que le tirage restitue la “vérité” de son image et a compris que le support papier pouvait être le parfait révélateur de sa photographie. C’est en découvrant un support mat légèrement texturé, qu’il réalise qu’il peut redonner vie à la matière qu’il capture. Le choix de ses papiers dépendra toujours du format du tirage, mais aussi de l’image. C’est une étape importante et une réflexion qu’il mène en étroite collaboration avec son tireur Vincent Lespinasse de Picto Saint-Martin. Plus qu’un simple tireur, Vincent est un véritable complice pour Adrien : « Ensemble on travaille chaque image pour obtenir le meilleur résultat possible. Je ne veux pas seulement que le tirage soit conforme à ce que je vois à l’écran qui est le fruit de mon développement personnel, je veux que le tirage apporte une dimension supplémentaire à l’image. Une dimension physique. »

Adrien Boyer est aujourd’hui représenté par la galerie Clémentine de la Ferronnière.

https://www.adrienboyer.com

Chaque semaine, PICTO vous donne rendez-vous donc pour découvrir deux entretiens exclusifs.