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Le photographe William Daniels expose “Wilting point”

© William Daniels
© William Daniels

L’exposition « Wilting Point » est une installation personnelle et intimiste rassemblant les images de William Daniels issues de ses travaux documentaires dans ces territoires instables. En botanique, le « wilting point » (ou « point de flétrissement », en français), est le seuil au-delà duquel, une plante, par manque d’eau, ne pourra plus survivre. Dans notre monde instable, certains lieux semblent perpétuellement accrochés à un tel point de rupture.


Type de fabrication : impression jet d’encre pigmentaire sur papier Baryta Hahnemühle et RC Satiné Lumière Bonjet, collage sur dibond et encadrement.
Le laboratoire Picto aide les photographes professionnels pour la réalisation de leurs expositions, des tirages à l’accrochage, en passant par les finitions et l’encadrement.


La chute des empires coloniaux au siècle dernier a donné naissance à des situations géopolitiques complexes, qui semblent vouées à l’instabilité. Pays aux identités confuses et aux frontières illogiques, brassage ethnique insoluble, depuis plus de dix ans, William Daniels se rend à répétition dans certaines de ces zones reculées et sensibles. Au Cachemire Indien, en Centrafrique, au Kirghizistan ou à la frontière Bangladesh-Myanmar, il documente avec pudeur ces tensions récurrentes, leurs séquelles visibles et invisibles.

© William Daniels
© William Daniels

« Dans la photographie de William Daniels, deux approches se font face : celle, directe, incisive, narrative et descriptive, qui prévaut dans l’univers du reportage documentaire ; et puis celle, théorique, émotionnelle qui exprime le sentiment personnel de l’auteur. Scène trop réelle ou paysage dissipé dans un épais brouillard, hommes sondant l’obscurité ou éblouis par un halo de lumière, les sujets de William Daniels sont comme des silences qui s’expriment. Il est, malgré lui, journaliste et artiste, rationnel et sensible, fondamentalement présent à sa conscience et simplement humain.

Il invoque une tension permanente, intimement liée à une beauté furtive : un regard qui cherche, la fugacité d’une posture, une main qui s’accroche au vide… Dans cette représentation figée de l’action, tout n’est qu’attente. Attente dans le désespoir ou attente dans l’espoir. « Est-ce que tout sera fini ? » « Est-ce que tout ira mieux après ? »
Ce moment-pivot, ce déséquilibre latent, cette frustration, n’entrainent évidemment pas de réponse, seulement des questions. Et la certitude que chaque chose vivante est périssable et éphémère. Malgré leurs croyances, les personnes que croise William Daniels n’ont jamais été aussi proches de cette certitude. Cette forme de tragédie moderne, chacun le sait, n’est pas juste, mais inhérente à la vie. William Daniels, avec sa sincérité et son empathie, vient seulement rendre compte de cet ordre des choses malheureux mais incurable, de la vanité de notre condition, mais aussi de la nécessité de se battre. Car lorsque son regard se tourne vers la nature ou vers un quotidien apaisant, William Daniels rompt toute résistance et vient puiser l’énergie dans ce refuge, comme les racines d’une plante chercheraient à se frayer un chemin dans une terre infertile.

William Daniels est passeur. Il photographie ce ciel, cet arbre ou cet homme. Il cristallise l’instant de peur, de souffrance, de solitude ou 
de désarroi, toutes ces formes de métaphores de la guerre, autant de modèles cruels de « wilting points » de l’existence. Dans ce royaume des ombres, il faut avoir confiance en notre regard et être capable d’évoluer dans la lecture de l’image malgré sa violente intensité. Même aveuglé, il faut réussir, enfin, à se délester de la légende pour voir l’essentiel et toujours tenter de garder l’espérance. »

Marie Lesbats, commissaire de l’exposition

Le photographe William Daniels

William Daniels vit à Paris.
Son travail a été récompensé par de nombreux prix internationaux dont deux World Press, le Visa d’or humanitaire du festival de Perpignan,
 la Bourse de la fondation Lagardère, la Bourse Tim Hetherington et le Centre National des Arts Plastiques.
Il collabore régulièrement avec des magazines tels Time et National Geographic. En 2018 la National Geographic Society lui octroie une bourse lui permettant d’entamer un travail personnel sur les apatrides dans plus de cinq pays.


• Du 24 Janvier au 11 Avril 2019
Lieu : Pavillon Carré de Baudouin
121 rue de Ménilmontant 75020 Paris
• Du 18 Avril au 11 Juin 2019
Lieu : Vieille Eglise de Mérignac
En savoir plus :
www.williamdaniels.net