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© Antoine Bruy

Les lauréats 2018 du Prix HSBC pour la photographie

La galerie Clémentine de la Féronnière présente les deux lauréats 2018 du Prix HSBC.
Depuis 2017 Picto Foundation accompagne l’exposition annuelle du prix.

Cette année, Raphaëlle Stopin, conseillère artistique de cette édition, a proposé 12 photographes aux membres du Comité exécutif qui ont choisi les 23ème lauréats : Antoine Bruy et Petros Efstathiadis.

© Antoine Bruy
© Antoine Bruy

« Antoine Bruy est un photographe à la pratique documentaire. Son sujet, géographiquement, circonscrit à des territoires donnés, est traité avec la rigueur du genre. Portraits et paysages viennent raconter ensemble, d’une même voix, comment, sur ces bouts de terre, l’homme a mêlé artefacts et éléments naturels pour tisser cette matière étrangement homogène : un habitat où l’on ne saurait distinguer qui de l’homme ou de la nature a pris le pas sur l’autre. Tricots de caravanes, de planches, de mousse et de panneaux solaires, ils sont co-constructions, édifiés à la faveur d’un dialogue entre l’homme et son environnement. C’est ici la réalisation d’une utopie, pas de celles que l’on nous présente flambants neuves, mais qui ont passé l’épreuve du temps qui ravine. La palette chromatique, douce, tempérée, a elle aussi fait l’objet de toutes les attentions du photographe, un même camaïeu pour les hommes et son habitat, une même caresse pour toutes les surfaces. A l’image de l’environnement photographié, la première impression dégagée par le travail d’Antoine Bruy peut être celle d’une relative absence de formalités, un ensemble à l’architecture intuitive qui se serait construit au gré des rencontres, puis rapidement, par le traitement de la couleur, par ses portraits posés, le cadre impose sa tenue et les photographies de faire communauté.

© Petros Efstathiadis
© Petros Efstathiadis

Il a été vu ça et là, au cours de ces dernières années, nombre de ces constructions étranges, des ces mises en scène foutraques, œuvres récréatives d’artistes à l’imaginaire fertile, faisant de leur environnement proche leur terrain de jeux. Des mises en scène dont il revient alors à la photographie de dépasser leur éphémère condition. Le travail de Petros Efstathiadis ressort de cette pratique de la mise en scène. Elle est chez lui insolite de prime abord, drôle parfois ensuite, tragi-comique éventuellement, et très certainement toujours enivrante d’inventivité visuelle. Mais ce qui sépare la démarche du photographe d’un travail purement récréatif et trop simplement formaliste c’est la terre où il choisi de se tenir pour déployer ses constructions. Il s’adresse à nous depus là où il grandi : le nord de la Grèce, près de la Macédoine. Il ne s’agit donc pas ici d’une bataillon d’images déracinées, décontextualisées, mais de photographies d’une terre en mutation, que l’artiste vient augmenter d’une sorte d’infra-réalité, de celle que seuls les enfants peuvent déceler. Ces constructions faites de bric et de broc, des rebuts qu’il trouve dans les arrière-cours de son village natal, viennent raconter les espoirs, bientôt déçus, d’un père cultivateur de pommes dans une Grèce européenne, de jeunes filles aspirant à la célébrité, d’un village traversé par la crise croyant se racheter une santé en vendant ses terres à un exploitant de gaz russe, de jeunes, émeutiers d’un jour, se confectionnant des bombes artisanales de savon et de mousse à raser couronnées de pâquerettes. A travers ce milieu microcosmique du village, Petros Efstathiadis concentre puis restitue tous les traumas du pays. La folie visuelle dit ici le vertige vécu au cours des dernières années, et dans l’œil du cyclone, on trouve comme téléportée sur le sol de ce village, une cabane qui pourrait bien avoir été photographiée par Walker Evans, en Alabama, pendant la Grande Dépression. » Raphaëlle Stopin

Tirage Expo PICTO
Type de fabrication : tirage jet d’encre pigmentaire, collage et encadrement

Le laboratoire Picto aide les photographes professionnels pour la réalisation de leurs expositions, des tirages à l’accrochage, en passant par les finitions et l’encadrement.

Du 12 avril au 18 mai
Galerie Clémentine de la Féronnière
51, rue saint-Louis-en-l’île, 2e cour, 75004 Paris

En savoir plus :
www.antoinebruy.com
www.petrosefstathiadis.com
www.galerieclementinedelaferonniere.fr

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