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"OBJECTIF VIEILLESSE - 9 regards sur les personnes âgées" à la Galerie FAIT & CAUSE

“OBJECTIF VIEILLESSE – 9 regards sur les personnes âgées” à la Galerie FAIT & CAUSE

Du 9 novembre au 17 décembre 2016

"OBJECTIF VIEILLESSE - 9 regards sur les personnes âgées" à la Galerie FAIT & CAUSE

Depuis 70 ans, les petits frères des Pauvres accompagnent dans une relation fraternelle, des personnes, en priorité de plus de 50 ans, souffrant de solitude, d’exclusion, de maladies graves.

« L’Association les petits frères des Pauvres a eu recours à la photographie comme moyen de communication à la fois institutionnel et militant dès les années 1980 avec le projet d’une grande exposition sur l’image de la vieillesse conçue dans la perspective du 40ème anniversaire de sa fondation. L’association fait ainsi partie des premières organisations humanitaires qui, en France, ont perçu la place que la photo était en train de prendre comme art majeur dans notre société.

La représentation des personnes âgées dans la photographie a beaucoup changé au cours de ces trois décennies. Jusque là elle répondait le plus souvent à des stéréotypes anciens : certains inspirés par la littérature du XIXème siècle (Hugo, Daudet…) et d’autres dont l’objet était de susciter des émotions immédiates (l’attendrissement ou la pitié).

Les véritables sujets de reportage sur les personnes âgées ne retenaient qu’exceptionnellement l’attention des photographes. Les exemples de Giacomelli avec son travail sur l’hospice de Senigallia ou celui de Martine Franck étaient de très rares exceptions. S’intéresser aux personnes âgées était d’ailleurs une contre-indication pour un jeune photographe en quête de reconnaissance.

On compterait aujourd’hui – pour la France seulement – des centaines de travaux de qualité sur ce sujet qui a pris sa place dans les thématiques de la photo. Le panorama que la photographie présente aujourd’hui de la vieillesse est divers et complexe. Comme la réalité qui s’est elle-même diversifiée et complexifiée. Les styles et les approches sont variés.

On ne peut que se féliciter de la contribution de la photographie aux problématiques de la vieillesse, qui est un enjeu majeur de notre temps et, bien sûr, du rôle qu’a joué l’Association les petits frères des Pauvres et avec elle plusieurs personnalités amies du monde de la photo dans le développement de l’intérêt des photographes pour les personnes âgées.

L’exposition Objectif Vieillesse organisée à l’occasion de son 70ème anniversaire s’inscrit donc dans ce mouvement et répond à la vocation d’alerter et de témoigner des petits frères des Pauvres. »

Michel Christolhomme, Président de l’association Pour Que l’Esprit Vive

Découvrez le regard de 9 photographes sur les personnes âgées :

Sophie Bachelier

INSTANTS MAGIQUES

Depuis quelques années, la compagnie Tecem, avec le clown Vroum et ses acolytes proposent des spectacles déambulatoires et participatifs au sein d’établissements hospitaliers, d’EHPAD et d’accueil de jour. Ces mini spectacles déambulatoires sont nés d’une volonté d’aller à la rencontre d’un public ciblé, de personnes âgées qui ne se déplacent plus, ou presque plus au spectacle. Ces interventions, au fur et à mesure des années, se sont enrichies des rencontres faites avec les résidents, avec les patients.

Ce projet a été soutenu par : l’accueil de jour les Balkans – la DASES ville de Paris – la Fondation AG2R – la Mondiale – la Compagnie Tecem.

Hervé Baudat

LES ABSENTS (2012-2015).

Service de gériatrie Longs séjours

En collaboration avec l’Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer 
 « Lumière de néons ; le soleil est rare. Les patients sont assoupis. Chacun est à sa place. Nul ne bouge, si ce n’est pour les repas ou les animations : chansons, lectures. La télévision tourne en continue dans la salle commune. Jeux télévisés avec paillettes. Personne ne regarde vraiment, ou à peine. Je viens d’arriver, j’installe mon appareil photo sur un trépied au milieu du couloir. Je vais saluer Monsieur G* posté devant sa chambre avec sa valise parce qu’il va, dit-il, bientôt rentrer chez lui. Plus loin, je croise Mme J* qui attend sa maman.

Les autres dorment. Ou soliloquent. Ou pleurent. Ou hurlent. Parfois surgissent des éclats de rire… »

Amélie Benoist

MEDECIN DE CAMPAGNE

une espèce en voie de disparition

En Picardie, le docteur Tréhou partage son activité entre les consultations à son cabinet principal de Guise, les consultations à son cabinet secondaire de Marly-Gomont et les visites à domicile sur un rayon de 30 Kilomètres.
Il a également créé une antenne SAMU dont il assure la permanence avec des collègues du cabinet de Guise.

Didier Carluccio

HÔPITAL CHARLES FOIX. LE GRAND ÂGE EN LUMIÈRE

« Le hasard de la vie m’a amené́, il y a 25 ans, à pousser les portes d’une maison de retraite et je m’y suis attardé. Depuis, je pénètre ces lieux les uns après les autres : loin de me faire fuir, le grand âge me saisit et appelle mes images. La vieillesse et les lieux institutionnels qu’elle occupe me fascinent, en tant qu’expression de communautés profondément humaines dans lesquelles les émotions sont à leur paroxysme. Mes images reflètent ce que m’inspirent ces univers si singuliers après que mon œil se soit posé sur les êtres et sur leurs relations aux derniers lieux de leur existence… »

Pierre Faure

LE REFUGE / LES GISANTS

Le Refuge est la plus ancienne structure de l’Association Les Œuvres de La Mie de Pain. Ouvert en 1932, Le Refuge est le plus grand Centre d’Hébergement d’Urgence (CHU) de France. Il accueille les personnes démunies (hommes majeurs uniquement) en leur proposant un hébergement et un repas chaud. Des services de première nécessité sont également possibles : médecins, vestiaires, douches. Les travailleurs sociaux font un suivi et apportent leur aide aux hébergés (démarches administratives, suivi médical,…)

Ce reportage a été réalisé entre mars et décembre 2013 dans les locaux historiques du Refuge. Ceux-ci ont été fermés en janvier (2014).

Franck Ferville

DERNIERS JOURS À LA CAMPAGNE

« Ma mère est malade. Démence fronto-temporale. Les symptômes sont les mêmes que la maladie d’Alzheimer et l’issue de cette maladie est tout aussi évolutive et incurable. Je ne situe pas bien son entrée dans la maladie. Sans doute au début son caractère a changé, des obsessions sont apparues, des phrases qu’elle répétait sans aucun sens, mais rien ni aucun médecin n’a pu poser un bon diagnostic sur ce qui lui arrivait. Je fais des images de ma mère, qui progressivement, doucement, nous échappent. Je pense que ces moments sont arrachés à la fatalité de sa maladie, ils lui apportent une joie éphémère en créant de l’inattendu dans ses journées. De plus, au quotidien, si l’expression qu’on lit dans son regard est celle d’une vieille femme perdue et démente, dans mes photos, par magie, elle retrouve la force et la vie de celle qu’elle fut auparavant. Je ne peux pas m’expliquer ce petit miracle de la photographie qui semble retenir un peu de cette lucidité perdue de ma mère. »

Philippe Truquin

JE REVIENS DEMAIN

« Responsable d’une structure sociale à Paris, Dafna Mouchenik m’invite un jour à photographier les personnes âgées que son équipe accompagne à leur domicile.
Je lui propose d’adopter l’angle de la relation. Deux personnes se rencontrent et s’accommodent. Deux existences. Deux précarités parfois. Souvent celle qui aide est une femme et elle est de couleur, ce qui n’est pas sans portée. La relation se construit sur les notions d’aide et de dépendance, avec leurs quelques corollaires. D’une manière ou d’une autre, la perte. De souplesse, de souffle, de mobilité, de mémoire, d’appétit, de proches, de repères, de ressources, de confiance, d’envie… et finalement, parfois, il faut bien que cela arrive, la fin plus ou moins proche, rarement annoncée, toujours présente. Avec cela, souvent, l’humour, la dérision et le jeu comme ultimes sagesses. »

Valérie Villieu

JEUDI AUJOURD’HUI

« Ce sont les agendas de Madame D (au nombre de sept et couvrant 33 ans de vie) trouvés dans son appartement qui m’ont donné l’envie de réaliser ce travail sur l’une de mes patientes atteinte de la maladie d’Alzheimer. Véritables indices d’une vie qui s’effiloche, leur lecture et analyse m’ont bouleversée, tout comme les témoignages de cette vie passée réunis dans cet appartement parisien qui traçaient les contours, à présent incertains, de la personnalité de sa propriétaire. J’ai alors agi comme un collecteur d’indices, imaginant Madame D dans sa vie antérieure avant d’être anéantie par cette maladie et la lente dégradation qu’elle génère.

Il m’a été impossible de taire cette solitude passée et présente… »

Laurence Von Der Weid

LE TEMPS D’UN AIR

« Durant l’été 2010, j’ai intégré bénévolement l’équipe d’animation d’une maison de retraite. J’avais souhaité vivre cette expérience pour réaliser une série de portraits et prendre le temps de rencontrer, d’échanger avec des personnes âgées, de partager par le biais de la musique. Pour chacune des photos, j’ai demandé aux personnes ce qu’elles avaient envie d’écouter. La musique souhaitée était souvent un air lointain, inscrit dans leurs souvenirs. C’est ainsi que je vis la musique aller au plus profond de la mémoire et de l’être. Le casque sur les oreilles, elles embarquaient le temps d’un air, pour un grand voyage chargé d’émotions. Et c’est ce voyage que j’ai cherché à immortaliser. »

Tirage Expo PICTO
Type de fabrication : tirage Argentique sur Lambda et collage dibond

Le laboratoire Picto aide les photographes professionnels pour la réalisation de leurs expositions, des tirages à l’accrochage, en passant par les finitions et l’encadrement.

Du 9 novembre au 17 décembre 2016
Lieu : Galerie FAIT & CAUSE
58 rue Quincampoix
75004 Paris

En savoir plus :
www.sophot.com
www.petitsfreresdespauvres.fr

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