Jusqu’au 26 Octobre 2014

La double actualité photographique de JM en cette rentrée est une occasion de partager ici notre enthousiasme pour son travail.
L’homme est avenant, affable, drôle, l’oeuvre poétique, sensible, douce. Mélancolique.
Une rencontre.

JM a commencé la photographie pour séduire une femme,
devenue la femme de sa vie. Il a peu à peu inscrit son travail dans cette « ambiguïté de la posture du spectateur », créant des images rêvées et  fantasmagoriques à partir de ce qui lui était le plus proche: regarder sa compagne, sans jamais paraître à l’image, photographier une histoire d’amour, la sienne, mais absent du récit, « faisant » le récit…

Cette dimension d’un pas de côté est partout présente dans sa photographie, peut-être quelque soit le sujet abordé.

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Au Bal, il s’est peu à peu « glissé dans la peau » d’un enfant (sa seconde fille) voyageant à l’arrière de la voiture familiale. Il a imaginé ce que peut voir, ressentir, éprouver un enfant dans ce temps particulier du voyage, propice à toutes les rêveries. La nuit, les aires d’autoroutes, les réveils matutinaux où la sensation de réel est encore estompée par le sommeil… créent des images fictionnelles dont l’étrangeté du non-lieu (qu’est une autoroute et ses aires de repos) et du voyage pour le voyage (ils n’allaient nulle part) est bien présente à l’image.

 

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Les images de Nuit Américaine, exposition commune avec Laure Vasconi, ont été prises dans un parc d’attraction au Sénégal, le jour de sa fermeture hebdomadaire. Le vide, la lumière très forte, la sensation d’abandon donnent à cette série une dimension surréelle, dans le sens d’un supplément de réel. Lumière aveuglante d’une pleine journée africaine, vive et découpant les ombres, est comme l’autre versant des images de studios et de décors de cinéma exposées par Laure Vasconi.
Le travail de tirage de ces images a été très important, pour atteindre cette sensation d’aveuglement, sans faire « basculer les images vers la disparition de l’information ».

JM utilise exclusivement le medium argentique, tant en prise de vue qu’au tirage depuis plus de 10 ans et a trouvé en Frédéric Jourda un collaborateur dans la création de ses photographies dès ses premières séries. Le processus du passage au laboratoire représentant pour lui « une mise en image de sa pensée », « une écriture propre », dont le tireur est partie prenante.

 

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Chaque étape de son travail est soumis à des choix précis, du support de tirage, au dispositif mis en place pour l’exposition. Le dispositif particulier du Bal, un « chemin de lumière » sur lequel sont disposées les images tirées à l’agrandisseur sur support translucide, a été imaginé par Cyril Delhomme.
A la Filature, c’est un jeu sur les formats des photographies, demandant au spectateur de se rapprocher des images pour les petits formats et d’éprouver au contraire l’appréhension d’une image en grand format pour certaines vues. Le son déjà présent au Bal, avec une bande « cinématographique » incluse dans l’installation et spécialement créée pour l’occasion par Julien Perez, a fait l’objet d’une autre création de Valery Faidherbe à la Filature, augmentant l’expérience de l’exposition.
De plus, une « machine à fumée » créant un brouillard artificiel est lancée dans la salle, propageant une brume opaque, qui en s’évaporant progressivement, révèle les photos et redessine l’espace.
Une « expérience », on vous dit !

Multipliant les collaborations et les dispositifs scéniques, Julien tend vers une vision cinématographique du medium.
Nous attendons avec impatience le « prochain épisode »…

 

Le Bal
S’il y a lieu je pars avec vous
www.le-bal.fr

Type de fabrication : tirage couleur à l’agrandisseur d’après négatifs sur duratrans

La Filature
Nuit Américaine
www.lafilature.org
www.julienmagre.fr

Type de fabrication: tirages couleur à l’agrandisseur d’après négatifs sur papier rc satiné