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Dany D. Delphine Lermite

Les portraits sensibles de Delphine Lermite exposés à Lille

Du 29 avril au 12 juillet 2013

Dany D. Delphine Lermite
Dany D © Delphine Lermite

Cette exposition de photographies réalisées par Delphine Lermite est composée de 20 portraits, réalisés sur une durée de 2 ans. Le point commun entre ces personnes ? Ils sont tous ingénieurs. Mais cela est-il si révélateur ? Ce “point commun” nous aide-t-il à faire le lien entre eux ?

Fruit d’une collaboration avec la sociologue Christelle Didier, dont le travail est au croisement de la sociologie des professions et de l’éthique, cette création est issue d’une commande, au sens noble du terme. J’ai en effet pu, grâce à cette initiative, croiser un monde a priori éloigné du mien (la science) et en restituer mes perceptions dans le monde qui est le mien : le champ de l’art.
Cette expérience nous a permis à toutes deux de croiser nos regards, de nous laisser interpeller par une autre façon d’observer et d’évoquer le monde qui nous entoure. Par ailleurs, chacune est confrontée dans l’exercice de son travail à l’épineuse question de l’objectivité et cette rencontre ouvre sans doute une autre voie possible dans nos façons respectives de travailler.
Lorsqu’il s’agit de réfléchir la photographie, je me trouve, comme encore beaucoup de photographes, confrontée à un “postulat de bon sens” : puisque ce procédé pourrait se définir via son principe d’enregistrement mécanique de la réalité, alors le résultat porte forcément en lui l’essence d’une vérité objective. C’est à cette “fausse vérité logique” que je tente de répondre dans la majeur partie de mes travaux.
Dans le cadre de cette expérience avec la sociologue Christelle Didier, ce qui m’a fortement intéressée est cette ambition de la science de vouloir faire surgir l’universel depuis le particulier. La somme des particuliers peut-il vraiment se résoudre dans un grand tout cohérent et devenir, de nouveau, signifiant pour chacun ? De même, l’ensemble des 20 portraits réalisés ici donne-t-il éventuellement un aperçu d’une possible “physionomie” de l’homme et la femme du XXIe siècle et notamment de celle de “l’Ingénieur” avec un grand I ?
A contrario cependant, je tiens à assumer ce qui me préoccupe particulièrement dans mon travail : la perception intimement personnelle de ces personnes au-delà (ou en-deçà) de leur statut social, du rôle qu’ils se sont donné ou qui leur a été assigné par leurs études ou leur métier. L’exact opposé en quelque sorte, ou plutôt l’autre face, de la première question de la sociologue lors de ses entretiens : “Comment vous définissez-vous ?”, et qui attendait une réponse liée précisément à la “figure sociale” des personnes interrogées (métier, catégorie socio-professionnelle…).
Ma question est la même mais comme “retroussée”. Que perçoit-on d’une personne lorsqu’on met de côté son statut social, son métier ? Comment tenter de se définir en-dehors de ces critères ? Je cherche, à travers ses images, à rendre compte de la réalité sensible de chaque rencontre, de la réalité de l’échange qui s’est opéré entre moi et la personne photographiée. D’après Gilles Deleuze, l’élaboration d’un
“percept” permet de créer “un ensemble de perceptions et de sensations qui survivent à celui qui les éprouve”. C’est ici le moteur de mon travail.
Et pour encore pousser l’objectivité supposée de la photographie dans ses retranchements, j’ai cherché au maximum à être réceptive aux émotions de la rencontre, à laisser toute sa place à la subjectivité des images mentales évoquées par chaque personne photographiée. Démarche théoriquement à l’opposé du travail de la sociologue et soulevant alors la question passionnante de savoir laquelle d’entre nous pourrait détenir la “vérité”.
De ce protocole émerge donc un portrait “à chaud” lors de la rencontre, confrontée/enrichie avec une image choisie “à froid” et posée en miroir. Chaque portrait proposé est donc cette “image diptyque”, les 2 images (verticales) accolées et n’en formant finalement plus qu’une (horizontale, 60 x 80 cm, encadrée en caisse américaine).

 

Tirage en ligne PICTO
Type de fabrication : Tirage lambda et caisse américaine.
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Du 29 avril au 12 juillet 2013
Lieu : Salle d’exposition
60, boulevard Vauban
59000 Lille
http://www.delphinelermite.com

Plus d’infos sur la réalisation d’une exposition : online3@picto.fr