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Finaliste Prix Picto de la Mode 2022 : Thomas Symonds

Après un master en droit des affaires,Thomas Symonds se réoriente et décide de poursuivre ses rêves. Il intègre Penninghen, prestigieuse école de direction artistique. Motivé par son envie de créer et de témoigner de la beauté et diversité de ce monde, il se spécialise dans la photographie et la réalisation de vidéos dont le sujet est l’humain.

Thomas aime transmettre. Désormais professeur à l’école Penninghen, il anime également des workshops photographiques : l’occasion d’échanger, de partager sa passion de la photographie et de l’enseignement, ainsi que les expériences et techniques acquises au fil du temps.

En parallèle, il cofonde plusieurs revues dont Papier Magazine, distribué au Moma et à la Tate Museum et Fishtail Mag, unique média papier dédié à la natation artistique. Ancien nageur de haut niveau, Thomas a su combiner son expérience sportive avec sa pratique de la photographie de mode pour créer des oeuvres originales. Il met en valeur le mouvement, la puissance des corps et leurs singularités, mêlant histoires personnelles et esthétique plastique. Le sujet et son histoire sont au coeur de son travail.

Soif

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Je ne critique pas, boire est si délicieux. Je regrette néanmoins que nul n’explore l’infini de la soif, la pureté de cet élan, l’âpre noblesse qui est la nôtre à l’instant où nous l’éprouvons.”- Amélie Nothomb

Cette première série intitulée Soif raconte notre rapport ambivalent à l’eau. Les modèles sont des nageuses professionnelles. Elles évoluent dans des poses évoquant des tableaux mythologiques et religieux de la Renaissance. La métaphore est poussée jusqu’au format de l’image : de larges compositions dédiées à des problématiques contemporaines et non plus à des thématiques religieuses ou des fresques historiques. Une façon de mettre en avant ces enjeux sociétaux.

Thomas Symonds photographie en apnée sans matériel de plongée. Il s’impose les mêmes contraintes physiques qu’à ses modèles. Cette série a été réalisée aux calanques de Cassis en lumière naturelle. Le clair obscur dessiné par la profondeur de l’eau lui permet d’isoler ses sujets pour mieux sublimer leurs corps et leurs mouvements. Parfois prostrées, parfois enlacées, cherchant la fuite ou s’agrippant les unes aux autres, ces femmes incarnent, dans une sorte de mise en abyme, tensions et luttes faisant écho à notre rapport à l’eau : celui de la dépendance et du gaspillage, du plaisir et de la mort, de l’abus et de la vitalité.

Mémoire d’un Corps

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Quand un danseur se blesse, il est privé de son instrument. Son corps imprime la douleur et cette mémoire se retrouve dans ses muscles, ses os et sa chair. Réapprivoiser son corps, c’est ce que Thomas Symonds a voulu traduire dans cette série. Ici, le flou artistique qui semble parfois habiller le sujet évoque ces impressions douloureuses sensorielles et corporelles de manière fugace et fragmentaire : une mémoire partielle ou un souvenir vaporeux.

Cette mémoire se révèle par l’acte créateur de la photographie : le sujet accepte de rendre visible ces maux : “l’instant de dire”, en médecine, autorise le patient à se souvenir pour mieux réorganiser l’énigme de sa souffrance actuelle et en guérir. Ici notre modèle se met à nu, son corps s’exprime au sein d’une gamme de couleurs restreintes, riches d’évocations : à travers ce rouge Scarlet, la passion de la danse et le sang d’une blessure.

Conscientiser la douleur à travers l’objectif du photographe pour mieux sublimer l’ambivalence d’un corps : à la fois fragile et musclé, à la fois vulnérable et puissant, c’est ce que raconte Mémoire d’un corps.