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Finaliste Prix Picto de la Mode 2022 : Chloé Dutreix

Peut-être que tout a commencé grâce à une disparue, un livre, une rencontre, des objets assemblées, des déguisements…son propre parcours artistique est souvent difficile à déterminer.
J’envisage la photographie comme un espace magique où j’aime questionner ses limites, ses débordements. Elle est : mystère, nostalgie, mensonge. Mes lectures, la peinture, ma propre histoire deviennent mes matières premières pour faire émerger une image. C’est en quelque sorte une fuite, un bégaiement où je m’y frotte pour m’inventer un imaginaire. La photographie prend une fonction d’ouverture pour nommer un secret, habiter une expérience, combler un vide et cheminer en pensée hors de l’image.

Mon travail interroge la fiction comme forme d’émancipation, comme possibilité d’ouvrir un écart, un passage pour raconter une histoire. Par le biais de mise en scènes, je travaille mes images comme des pièces manquantes d’un puzzle où mes personnages racontent le silence d’une histoire oubliée, l’énigme d’un récit. La photographie argentique restitue le temps de l’attente et de la mémoire. Je l’aborde comme trace, matière sensible, surface

Le Piège

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Mes deux séries sont à lire comme un poème épique, un collage ou une pièce de théâtre. J’aborde la photographie comme forme ouverte.

Le Piège est une série réalisée entre 2019 et 2020. Le titre fait référence à Nan Goldin -lors d’un entretien à la radio avec Jean Daive en 2004 pour son exposition Soeurs, saintes et sibylles -elle dit : « toutes les religions présentent la femme piégée, toutes les structures, tous les systèmes politiques, tous les systèmes sociaux présentent cela : la femme piégée.»

Ce sont des photographies argentiques, parfois augmentées d’encre de chine ou solarisées. Dans cette série je propose une réflexion sur l’usage des corps des femmes.

Déméter

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Déméter est une série qui rend hommage à l’épisode énigmatique de la mythologie grecque : « Déméter ne se consolait pas du deuil de sa fille Perséphone. Un jour, Baubo, se plaça devant elle, souleva ses jupes et exhiba sa propre vulve. Déméter se mit à rire, sortit de sa dépression, récupéra désir et envie de vivre. »
Je réalise des mises en scène pour me construire mes archives, pour mettre en image les histoires oubliées. J’invente à ma manière mon iconographie pour restituer l’histoire des femmes. Je souhaite faire sentir ce qui nous manque et en donner le désir.
Quel miroir voulons-nous tendre aux femmes ?