Je m’appelle Ben Fourmi, j’ai 30 ans et je vis actuellement à Montreuil. Mes parents m’ont élevé dans la culture du voyage : nous avons habité dans de nombreuses villes en France métropolitaine, mais aussi en outre-mer, notamment en Nouvelle-Calédonie et sur L’île de la Réunion.

Très jeune, je me suis épris du fait de voyager, et je suis naturellement parti à la découverte du monde avec pour seul bagage mon appareil photo et un sac à dos. Mes pérégrinations m’ont amené au Pérou, en Bolivie, en Jordanie, en Égypte, entre autres, où j’y ai fait des rencontres formidables, et découvert des cultures et des paysages incroyables.

En 2016, je décide de m’installer à Paris et de faire de ma passion — la photographie — mon métier. Je découvre ainsi le monde de la mode et tous les métiers qui s’articulent autour de ce dernier. Il n’en fallait pas plus pour que j’en tombe amoureux. À ce moment précis de ma vie, les seules choses qui me motivaient étaient de voyager et l’univers de la mode : c’est en partant de ce constat que j’ai commencé à réfléchir à un moyen de marier les deux afin de m’épanouir en tant qu’homme.

En 2019, par un heureux hasard, je collabore avec le magazine de mode Sacrebleu!. Je fais la rencontre du rédacteur en chef qui, de fil en aiguille, est devenu un coup de cœur amical et artistique. Après un peu moins d’un an de travail intense avec le magazine et le rédacteur en chef, il m’a proposé le poste de directeur artistique, que j’ai accepté.

J’ai donc expérimenté de nouvelles choses et de nouveaux procédés dans des séries mode autour du voyage, de la diversité, de l’inclusivité et du partage. Dans chaque projet, j’infuse ainsi un part de moi-même, de mon expérience, et des voyages que j’ai pu faire afin de raconter mon histoire et ma vision de la photographie de mode.

Cette collaboration avec Sacrebleu! est l’une des plus belles choses qui me soit arrivées, car elle me permet de m’exprimer comme je le souhaite et de montrer ce que j’aime réellement. Grâce à ce magazine j’ai su trouver mon style, et j’ai découvert qui je suis vraiment en tant qu’individu. C’est donc avec grande fierté que je vous présente mon travail, et que je vous livre une grande partie de moi.

Le temps s’est arrêté, nous sommes seuls. Seuls sans pouvoir regarder l’autre, le serrer contre soi, le sentir. Si seuls et pourtant si proches grâce à cette technologie qui nous permet d’être à la fois dans la même pièce et à l’autre bout du monde. Douce torture qui nous tient, et nous fait tenir. À quand la fin ? Souvenir flous mais pas si lointains : à quoi ressembles-tu, en trois dimensions ? Je veux t’enlacer, te caresser, pas seulement toucher un écran. Ce n’est qu’une pause. Une très longue pause remplies de doutes. Doutes si forts qu’on ne peut plus supporter le silence forcé.

Puis vient la fin, la reprise. C’est comme notre première rencontre : on se redécouvre, on apprend de nouveau à se connaître. On s’enlace. Le meilleur déjà-vu qui puisse être.

Elle veille sur ses terres, la fille au mullet. Elle est tout et rien à la fois : de nuit comme de jour, elle est là, sentinelle de ces lieux sacrés qui sont les siens. On la voit sans la voir.

Sanctuaire à ciel ouvert, rien n’égale sa grandeur, et elle le sait. C’est pour cela que tout fonctionne : elle le protège autant qu’elle peut pour en retour, avoir la paix.

Car c’est ce qu’elle cherche en fin de compte, la fille au mullet : faire taire les voix pour n’entendre que la sienne.