À l’occasion du Mois de la Photo, la Galerie Hamid Khellafi présente, dans un solo show, le photographe franco-tunisien Wahib Chehata. L’exposition réunit les œuvres issues de sa série intitulée Anthropométries. Dans ce travail, l’artiste mêle de manière transversale plusieurs médiums et procédés – la photographie, la peinture et l’utilisation de l’intelligence artificielle générative – autour d’un même point de départ : le désir.

Type de fabrication : Tirage fine art sur papier smooth pearl et plexicollage anti-reflet.
Le laboratoire Picto aide les photographes professionnels pour la réalisation de leurs expositions, des tirages à l’accrochage, en passant par les finitions et l’encadrement.

« Nous vivons saturés d’images, mais aveugles. Trop de visible tue la vision. » À partir de ce constat, Wahib Chehata cherche à produire des images qui frappent, qui secouent. « Mon travail part du réel et vise une intensité nouvelle, une vision. »

Sa série Anthropométries en donne la mesure : foules convulsives, visages hallucinés, corps éclatés en fragments. « J’utilise la photographie pour l’empreinte du réel, l’IA pour ses visions monstrueuses et hallucinées, et le geste pictural pour arracher ces images au flux numérique et les inscrire dans la matière. Mon travail est pictural, même s’il naît de médias hybrides. »

Au coeur de cette démarche, une obsession : le désir. « Tes désirs sont désordre. » Il en retrouve la trace du mythe biblique au romantisme noir, de Goya à Delacroix, mais aussi dans le rap ou le cinéma de gangsters. Pour lui, le désir est toujours convulsion, excès, chaos. Les corps qu’il représente portent leurs fractures : manque d’amour, rigidité religieuse, héritages contradictoires. « Ils explosent dans des foules, des émeutes, des migrations, des transes. Ce sont nos descentes de croix, nos bacchanales contemporaines, nos mythologies modernes. »

Wahib Chehata (né en 1968, vit et travaille à Paris) est un artiste franco-tunisien dont la pratique photographique puise dans l’histoire de la peinture, le symbolisme religieux et les mythologies. Composées comme des tableaux, ses images intègrent des références à la Renaissance, au clair-obscur du Caravage et à la sensibilité du Romantisme. À la frontière du sublime et du trouble, son travail explore les émotions humaines dans toute leur intensité. En s’affranchissant des codes traditionnels de la photographie, il interroge la représentation du sacré et la place du corps dans l’imaginaire collectif.

• Date : Du 13 novembre 2025 au 9 janvier 2026
• Lieu : Galerie Hamid Khellafi
40 Rue Mazarine
75006 Paris
https://www.hamidkhellafi.com/