À l’occasion de la Nuit Blanche 2025, qui se tiendra à Paris le 7 juin, le photographe Bastien Santanoceto présentera son exposition Réfugiés à la Maison Magis, dans le 6ᵉ arrondissement. Jusqu’au 15 juin, les visiteurs pourront y découvrir une série de 20 portraits en noir et blanc, réalisés à la chambre 20x25cm, sur lesquels sont gravés les mots des personnes réfugiées photographiées pour raconter leur exil.

Type de fabrication : Tirage à l’agrandisseur noir et blanc sur papier baryté 50×60 cm par Thomas Consani.
Le laboratoire Picto aide les photographes professionnels pour la réalisation de leurs expositions, des tirages à l’accrochage, en passant par les finitions et l’encadrement.

Chaque image est le fruit d’un double geste : celui du photographe, qui capture le visage dans une frontalité épurée, et celui du modèle, qui intervient directement sur le négatif photographique. Grattés, incisés, gravés, les mots, symboles ou fragments de récit inscrits sur la pellicule font de chaque portrait un espace de réappropriation. Le procédé, brut et irréversible, évoque les marques laissées par le parcours migratoire — blessures visibles ou invisibles, cicatrices, signes d’identité.

« Derrière ce sourire se cache le poids d’une patrie disparue, des adieux silencieux à la famille, des échos vides d’amitiés perdues. Un masque fragile qui apprend à survivre à ses fractures. » –
Muhammad Ahmadzai – participant au projet

Dans cette œuvre, l’image devient support de mémoire. Le fond blanc agit comme une page à remplir, sur laquelle les sujets écrivent, au sens propre, leur histoire. En refusant toute mise en scène superflue, Santanoceto met en lumière l’individu dans sa singularité, loin des représentations stéréotypées souvent associées aux migrations.

Réfugiés s’inscrit dans une tradition photographique exigeante, empruntant autant à la photographie documentaire qu’aux expérimentations plastiques. Le travail de Jean-François Lepage, notamment dans l’univers de la mode, n’est pas sans résonance ici, par l’usage assumé d’une écriture sur l’image à la fois radicale et intime.

Au-delà du portrait, ce projet interroge notre rapport à l’autre, à la dignité, à la narration de soi. Il tisse un dialogue inédit entre photographie et témoignage, où l’image n’est plus seulement une trace, mais un acte.

• Date : Du 7 au 15 juin 2025
• Lieu : Maison Magis
12 Rue d’Assas
75006 Paris
https://www.bastiensantanoceto.com/