Grande rétrospective consacrée à Susanne Junker présentée à Augsbourg

Au H 1 | Espace pour l’Art dans le Palais de Verre d’Augsbourg, l’association augsbourgeoise « Die Ecke » e.V., en partenariat avec les collections d’art et les musées de la ville, présente SO WHAT !, une rétrospective individuelle consacrée aux 30 ans de création de l’artiste et photographe Susanne Junker, exposant ses œuvres les plus marquantes, depuis ses débuts dans les années 1990 jusqu’à des travaux inédits jamais dévoilés auparavant.
Type de fabrication : Tirages argentiques à partir de fichiers numériques (Lambda) sur papier RC satiné.
Le laboratoire Picto aide les photographes professionnels pour la réalisation de leurs expositions, des tirages à l’accrochage, en passant par les finitions et l’encadrement.
« Au début des années 1990, je travaillais comme mannequin. C’était l’ère flamboyante des « Supermodels », ces icônes qui commercialisaient une image de perfection physique. L’industrie de la mode imposait des critères de beauté stricts, perpétuant ainsi la prédominance du regard masculin dans notre culture. Ces normes contraignantes m’étouffaient, et c’est ce qui m’a poussée à me réinventer : j’ai abandonné mon rôle d’objet pour devenir sujet, en devenant artiste. »
Au-delà du plateau photo, la jeune artiste d’alors commence à tourner l’appareil photo vers elle-même : l’autoportrait devient son arme. Susanne Junker se bat ainsi pour retrouver sa propre identité et se confronte à la mise en scène médiatique à laquelle elle participe activement en tant que modèle. Qui sommes-nous ? Quelle est notre valeur ? Que signifie la beauté ? Cette confrontation impitoyable avec ces thèmes devient un véritable programme : elle enregistre sans relâche ses pensées et réflexions par la photographie, les stylise en motifs récurrents qui réinterprètent sans cesse ces questions, faisant ainsi de son oeuvre un miroir de notre société mondialisée.
En tant que fine observatrice de la culture pop et des médias sociaux, Susanne Junker se penche sur le concept d’identité dans un monde dominé par le visuel et critique la représentation des femmes dans les médias. Pour ce faire, le corps et le visage de l’artiste deviennent souvent des outils pour remettre en question les idéaux de beauté, les rôles de genre et la discrimination par l’âge : le corps dénudé est affiché avec des mots, des phrases et des slogans, et façonné par les vêtements, le maquillage et les accessoires pour en faire une déclaration. Cette appropriation de soi est la clé d’une perspective résolument féministe.
Susanne Junker, née près d’Augsbourg, s’est installée à Paris dès l’âge de 17 ans.
Après des séjours à New York et à Shanghai, elle est revenue à Paris, où elle vit et travaille depuis de nombreuses années. De 2008 à 2013, elle a fondé et dirigé stageBACK, un espace géré par des artistes pour des projets expérimentaux à Shanghai, en Chine.
De 2018 à 2022, elle a enseigné en tant que professeur invité des cours de photographie intitulés Re-searching Identity à la China Academy of Art (CAA) à Shanghai et Hangzhou, en Chine. Les travaux de photographie, vidéo et installations artistiques de Junker sont marqués par les différentes conditions de vie auxquelles elle a été exposée et nous invitent à participer tout en prenant position nous-mêmes. Le commissariat de l’exposition est assuré par Chiara Padovan. Un catalogue de l’exposition est publié aux éditions Kerber avec le soutien de la Fondation Arno- Buchegger.
• Date : Du 5 avril au 6 juillet 2025
• Lieu : H 1 | Espace pour l’Art dans le Palais de Verre d’Augsbourg
Beim Glaspalast 1
86153 Augsburg, Allemagne
http://www.susannejunker.com/