Du 8 novembre 2012 au 12 janvier 2013

La Galerie Sator présente « BZ-T2/RC-108 », troisième exposition monographique d’Alexei Vassiliev. Né en 1959 à Moscou, Alexei Vassiliev vit et travaille à Paris depuis 1993.
Depuis ses premiers travaux photographiques, au service de la captation d’une réalité quotidienne, transformée et sublimée par son regard artistique, la démarche d’Alexei Vassiliev s’inscrit dans un rapport dialectique à la peinture. Par un équilibre subtil qu’il définit lui-même comme le « flou précis », Alexei Vassiliev crée des oeuvres à la lecture ambiguë, les inscrivant à la frontière de la peinture et de la photographie. Ses portraits évanescents des séries « Des-Apparitions » (2002-2004), « Instants Troublés » (2004- 2006) ou « 2052 » (2006-2007) participaient de ce questionnement. En 2009-2010, la série « Z31-10/12 » s’affirmait comme un dépassement de cette problématique, comme une fusion totale des genres photographique et pictural, comme l’émergence d’un genre nouveau.
Dans sa nouvelle série « BZ-T2/RC-108 » (2012), la technique du « flou précis » de- meure la base de son travail. Mais quand la couleur composait « Des-Apparitions » ou « Instants Troublés » (ainsi des fonds bleus, jaunes, rouges ou gris), c’était le mouve- ment qui au coeur de « Z31-10/12 » structurait l’oeuvre. Dans « BZ-T2/RC-108 », c’est cette fois la lumière à partir de laquelle la série s’articule et se construit.
L’ensemble de ces nouvelles photographies ont été prises dans un lieu de passage hautement fréquenté, de circulation humaine incessante, un espace consacré tant à l’évasion qu’à la rencontre, qu’à la séparation ou au retour. Un lieu nimbé d’une lumière artificielle parfois crue ou violente, éclairant les vies fugitives d’individus multiples. Des corps évanescents, des visages effacés, des silhouettes errantes ou statiques, vêtues de couleurs chatoyantes ou de costumes sombres en sont les acteurs. De certaines photographies émane un sentiment de tristesse profonde ou de mélancolie douce. D’autres au contraire fascinent ou séduisent par leur caractère troublé empreint de mystère et d’intrigue. Toutes sont comme traversées par la lumière, une lumière rouge, parfois simple point discret, enseigne ou lettrage dissimulé ou am- poule nue aveuglante.
Dans La Modification de Michel Butor, la veilleuse bleue blafarde d’un compartiment ferroviaire entre Paris et Rome, par l’altération de l’environnement immédiat et la perturbation de la perception qu’elle engendre, devient pour le narrateur le reflet d’un bouleversement de sa compréhension de soi. L’ordre établi en est alors renversé. Dans la série « BZ-T2/RC-108 », cette même lumière rouge évoque la modification spirituelle des individus représentés, le bouleversement de leur monde intérieur, dans un contexte d’échanges et d’interactions multiples où l’âpreté des mouvements contribue au repli de l’âme.
Dans les oeuvres finales de la série, dites « RC-108 », la lumière rouge devient éruption, émotion en fusion. La lumière rouge n’est plus uniquement présente ou ponctuation mais inonde littéralement les personnages, dont les visages et les corps contemplatifs sont alors plongés dans un univers chromatique brutal, propre au bouleversement interne et à la violence émotionnelle.
D’un espace anonyme et collectif puisé dans un quotidien ordinaire et fondé sur des mécanismes de passage et d’oubli, Alexei Vassiliev créé un théâtre de l’âme dans lequel ses personnages incarnent chacun la richesse intime d’émotions humaines pro- fondes et dissimulées qui par la mise en lumière rouge ressurgissent à la surface de soi.

Type de fabrication : tirage d’exposition argentique, collage sur alu et plastification. 

Du 8 novembre 2012 au 12 janvier 2013
Lieu : Galerie Sator
8 passage des gravilliers (entrée par le 10 rue chapon)
75003 paris

Plus d’infos sur la réalisation d’une exposition : pictoculture@picto.fr