L’association Inimaginable a sélectionné une photographie de Catalina Martin Chico, issue de son reportage sur les Voix féminines d’une Révolution. L’image à été affichée dans les rues de Paris du 27 novembre au 03 décembre 2012. Le laboratoire Picto est partenaire de l’Association.

Une image, une semaine, par mois
Catalina Martin Chico : Je suis le prochain Martyr – Les Voix féminines d’une révolution
Au Yémen, aussi, la révolte est arrivée. Imprévisible, déterminée, populaire et pacifique. Elles s’est propagée des hauts plateaux du nord aux vallées de l’est, des plaines de la mer rouge aux wadis de l’Hadramaout. Partout dans le pays, jusqu’aux espaces les plus reculés, les femmes ont occupé le devant de la scène révolutionnaire. Sur la tribune dressée au pied de l’obélisque de la sagesse, “Place du Changement” à Sanaa, elles s’emparaient du micro pour haranguer les foules. A la mi journée, leurs cortèges se déversaient dans les rues de la capitale et le soir venu, après avoir enduré les coups et essuyé les insultes, beaucoup d’entre elles regagnaient des tentes de toile pour y passer la nuit. Leur présence est devenue familière. Pourtant…Au Yémen, la femme prend le plus souvent les traits d’une ombre discrète condamnée aux occupations domestiques et aux exigences de la descendance. La “Révolution” a bouleversé les règles.
Elles sont paysannes, étudiantes, activistes politiques ou femmes au foyer.
Le visage nu, la tête recouverte d’un simple foulard ou le corps entièrement enveloppé de la Abaya, ces femmes sont entrées en révolte pour exiger la refondation de leur pays. Ce “nouveau Yémen” devait avoir la forme d’un Califat islamique pour certaines, d’un Etat civil pour d’autres. Ces visions jà provoqué des tensions entre elles, menaçant même de ruiner une unité féminine peut-être de façade. Mais toutes veulent affirmer que non, la religion n’est pas incompatible avec les valeurs de justice et de démocratie qu’a porté, et que porte toujours, “leur” révolution.
François-Xavier Trégan

Catalina Martin Chico
Franco-espagnole, Catalina Martin-Chico a décidé de faire de la photographie en tant que professionnelle en vivant à New York, où elle a suivi les cours de l’International Center of Photography au début des années 2000. Après de longues études universitaires et 5 ans d’activité dans le secteur associatif, elle décide de bifurquer et de faire de sa passion un véritable métier. Portée d’abord sur le documentaire et le travail au long cours (ds orphelinats autour du monde), elle découvre au Yémen, en 2007, d’autres horizons, ceux du photojournalisme. Yémen qui devient son terrain d’action favori ces dernieres années. Elle y retourne pour le printemps arabe de 2011, après avoir vécu en janvier la chute de Ben Ali en Tunisie. Elle a suivi la Tunisie pendant et après la revolution, couvrant les elections ainsi que les menaces islamistes. Egalement en Egypte. Elle a egalement mené des sujets aux Etats-Unis lors de la campagne présidentielle cette année. Lorsqu’elle est France, elle poursuit parallélement divers travaux, notamment sur le voile intégral, l’aide à domicile, le planning familial ou encore la scolarisation des enfants des gens du voyage. Entrée à l’agence Cosmos en 2008, elle a publié entre autres dans ELLE, Le Monde Magazine, Le Figaro Magazine, Géo, The Guardian, The New York Times… Elle a remporté le Visa d’Or Humanitaire du CICR en 2011.

Du 27 novembre au 03 décembre 2012
Lieux d’affichage :
• 278 Boulevard Saint-Germain 75007 Paris
• 120 Avenue des Champs Élysées 75008 Paris
• 115 Avenue du Général Leclerc 75014 Paris
• 24 Av. de la Porte d’Asnières 75017 Paris
• Porte de Clignancourt 75018 Paris